QUAND L’HÔPITAL SE FOUT
DE LA CHARITÉ
Nous étions, ma femme et moi, en Algérie pendant une dizaine de jours. J'y étais déjà venu l'an passé avec mon voilier Pamplemousse. J'étais alors accompagné d'un ami, Gilbert Gambardella, natif de DELLYS, une petite ville à 100 kms à l'est d'Alger, martyrisée par un tremblement de terre et par l'aveuglement des hommes. Le calme y règne, même si, de temps à autre, un accrochage est signalé ici où là par la presse entre l'armée et les intégristes. Sur ce sujet, l’ambiance n’est pas même comparable avec ce qui se passe en France, par exemple à Grenoble ou dans les banlieues des grandes villes où l’insécurité est proche de la guerre civile et est aussi la grande préoccupation des citoyens.
Nous avions reçu en Algérie un accueil extraordinaire et l'adjectif est bien en dessous de la réalité. Une foule d'amis de quarante années et plus se pressait autour de mon compagnon en permanence. Il était leur ami, l’ami de leurs parents, ou leur ancien professeur pour beaucoup d’entre eux. Cette foule riante, chahutante, souvent larmoyante m'avait bouleversé au plus haut point. Cette année, nous avons retrouvé nos amis.
Et partout, que ce soit à Dellys, à Tigzirt, à Tizi-Ouzou, à Beni Yénni perchée sur sa montagne de haute Kabylie, où dans la Casbah et le souk d’Alger, chez l'épicier, le bouiboui de quartier ou les marchés grouillants et populaires, partout l'accueil fut chaleureux, enthousiaste et réconfortant, comme une récompense à notre foi dans le meilleur de la nature humaine. Nous n’avons jamais, à aucun moment, ressenti le moindre ressentiment à notre égard, la moindre haine, ni aucune malveillance.
Et jamais, dans nos parcours dans le pays, nous n’avons éprouvé le moindre sentiment de danger, même de nuit, de menace ou d’insécurité telles que prophétisées par les autorités françaises. Jusqu'à cette incroyable leçon de tolérance dans la Basilique Notre-Dame d’Afrique qui domine Alger, où nos amis musulmans nous ont accompagnés dans la visite jusque dans la nef, où nous avons bavardé avec la mère supérieure qui a servi de guide. Nous nous sommes tous assis, écoutant religieusement la mère expliquer son église, son histoire, et sa raison d’être qui, toujours, avait été, et est encore, celle du rapprochement des peuples et l’entente des religions. En rentrant à l'hôtel, j'y avais trouvé dans votre journal un article stigmatisant la décision du quai d'Orsay de classer l’Algérie en seconde position des pays à ne pas visiter pour cause d’insécurité. Dans ce même classement, il serait judicieux et équitable que ce même Quai d’Orsay classe la France, en tête de liste…
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