MICHEL AIME SALVADOR
Par Michel BESNIER
Samedi 19 novembre 2011
Capoeira |
On part avec Pamplemousse faire le plein de gasoil près de la Bahia marina. C’est un peu loin mais la mer est calme et le temps superbe. Edmée ne vient pas : calme absolu et belle ballade.
Mardi 22 novembre
Préparation du queijinho |
mercredi 23
RAS, on a passé avec Charly une partie de l’après-midi, aidés de Roque, à faire les formalités de consignation de Pamplemousse qui, semble-t-il étaient déjà en ordre jusqu’à mars 2013. Charly panique un peu…
vendredi 25
Matinée relax avec seulement Charly à bord mais quand arrive Edmée, il faut aller chercher en catastrophe une fleur pour la femme de Sandoval, dont l’invitation est pour cet après-midi et non demain… On va dans deux hyper marchés qu’elle avait repérés mais qui s’avèrent être des cash & carry… et elle finit par acheter un… chrysanthème à notre supermarché habituel !
L'Église Nosso Senhor de Bonfim (« Notre Seigneur de bonne fin ») est l’église catholique située sur la Sagrada Colina (« Colline sacrée ») sur la péninsule de Itapagipe, là où se trouve la marina Pier Salvador. C'est là que sont distribués les célèbres rubans de Bonfim.
Pour le peuple bahianais, l'Église de Bonfim est le centre principal de la foi catholique, et au-delà, de la religion en général, sous l'effet du syncrétisme.
L'image de Nosso Senhor de Bonfim fut rapportée à la suite d'une promesse faite par le capitaine de marine portugaise, Theodózio Rodrigues de Faria qui, au cours d'une forte tempête, promit que s'il survivait, il apporterait au Brésil l'image de sa dévotion. C'est donc le 18 avril 1745 que la réplique de la représentation du saint de Setúbal finit le voyage de sa terre natale dans l'église de la Penha où elle demeura jusqu'à la fin de la construction de l'Église du Seigneur de Bonfim. En 1754, quand la partie intérieure de l'Église fut achevée, les images y furent transférées en procession, et on célébra une messe solennelle.
Eglise de Bonfim |
Sandoval nous emmène visiter l’église de Bonfim, très belle, puis nous fait circuler dans la vieille puis la nouvelle ville et ses quartiers résidentiels. Contraste étonnant entre les deux, la ville noire et la ville blanche, la ville pauvre et la ville riche, les favelas et résidences modestes et les immeubles luxueux et villas de prestige, condominiums gardiennés avec forêt primaire intégrée. La villa moderne de Sandoval, toute blanche avec de grands espaces vitrés, presque pas de murs et des tas de fenêtres, comme le chantait Jacques Brel, est parmi ceux-ci, avec son club-house et tout à l’avenant. Jane (prononcer Jenny) sa femme arrive plus tard, très sympathique et très belle et qui parle et comprend suffisamment de français pour converser avec le polyglottisme éhonté d’Edmée. Ils nous font visiter le superbe centre commercial de Paralela à deux pas à pieds de chez eux – Jane est mordue de shopping également, mais ni l’une ni l’autre ne veut rester à magasiner pendant que l’on irait dîner (!) – et nous emmènent dans un superbe restaurant excentré qui sert des pizzas et des viandes. On choisit la deuxième option qui nous vaut de manger un gigot et une pièce de bœuf grillés à souhait, succulents et servis à la tranche, découpés toujours chaud devant le convive qui attrape sa tranche au vol avec une pince genre pince à sucre. On termine par un digestif chez Sandoval au retour et on rentre en taxi à minuit.
samedi 26 novembre 2011
Je me lève tard, 8 heures, et Edmée part en shopping dès l’aube ou presque. Je dresse un croquis d’après photo de Pamplemousse, que je reproduis sur le mur du hall de la marina, comme tous les visiteurs ont pris l’habitude de le faire et Charly ajoute un court texte de remerciement.
Je prends un bus interminable pour aller à Campo Grande, qui passe par toutes les hauteurs de la ville, parmi les favelas. Nul autre besoin de visiter les favelas. Je me rends compte que la grosse majorité des habitants vivent ainsi dans des quasi-taudis sombres et insalubres, à l’étanchéité précaire en temps de pluie. Heureusement qu’ils ont à l’extérieur le soleil et la chaleur et leurs convivialité et joie de vivre viscérales.
dimanche 27 novembre 2011
Marche de la samba |
On quitte vers 18 heures après avoir déambulé un peu avec eux et on s’arrête pour dîner dans un boui-boui à Bonfim. Derrière une placette des jeunes dansent aussi la samba au son des haut-parleurs d’une voiture. On s’en approche et deux jeunes me souhaitent la bienvenue à Salvador et m’offrent de trinquer au goulot de la Cachaça. Pourquoi pas, c’est gentiment proposé et sans aucune des vulgarités habituelles des gens qui boivent. C'est ça le Brésil.
lundi 28 novembre 2011
J’attends une heure le taxi de Sandoval qui ne vient pas et est remplacé par un autre. Je pense que ça va chauffer s’il fait demain le même coup à Edmée. Celle-ci est rentrée de course avec plein de t-shirts, shorts et claquettes mode et assortis pour Charly, qui va être enfin habillé plus gai !
Le taxi ne peut pas entrer dans la rue portas do Carmo mais, dès la descente, un jeune ado me popose son aide. Il lâche les trois cocos vides qu’il avait dans les bras (et avec lesquels il jongle pour les touristes et se faire quelques pièces) et charge mon lourd bagage sur sa tête. La Pousada dos Romanos, drôle de coïncidence après l’hôtel Villa Romana, mais le standing est en baisse bien que le prix soit plus élevé. Pas de placard, pas de WIFI à tous les étages ni téléphone, ameublement spartiate et pas même de savonnette dans la chambre, ni même où poser les affaires de toilette !
Le taxi ne peut pas entrer dans la rue portas do Carmo mais, dès la descente, un jeune ado me popose son aide. Il lâche les trois cocos vides qu’il avait dans les bras (et avec lesquels il jongle pour les touristes et se faire quelques pièces) et charge mon lourd bagage sur sa tête. La Pousada dos Romanos, drôle de coïncidence après l’hôtel Villa Romana, mais le standing est en baisse bien que le prix soit plus élevé. Pas de placard, pas de WIFI à tous les étages ni téléphone, ameublement spartiate et pas même de savonnette dans la chambre, ni même où poser les affaires de toilette !
Je lis dans la "Tribuna da Bahia" que la marche de la samba de dimanche aurait compté 500.000 personnes.
mardi 29 novembre 2011
La rue a été très bruyante pendant quelque temps mais d’un grand calme ensuite, vers 1 heure du matin. La fête ne dure pas toute la nuit.
Le petit-déjeuner est spartiate également, sauf les jus frais de mangue et de goyave qui sont délicieux.
Beaucoup d’activité ce soir dans Pelourinho, orchestre « Som de blacks » et samba sur la Praça da Sé et parcours d’Olodum endiablé à travers les rues. Une petite foule dont moi les suit. Les petites et moins jeunes touristes n’en peuvent plus de danser en regardant bien si les copines remarquent qu’elles n’y arrivent pas si bien ou de se faire draguer par des Brésiliens qui n’en font pas trop non plus pour se distinguer !
30 novembre 2011
Edmée et Charly sont partis hier soir et je suis à l’hôtel Solar dos Romanos depuis lundi, dans la vieille ville. C’est plus près de tout et je peux « profiter » de toutes les activités, et elles ont nombreuses, même si pas trop de mon âge, selon passeport !
Ecole d'Olodum |
Les Brésiliens revendiquent simplement leur négritude, sans en faire une différence ni un complexe d'infériorité. C’est agréable et apaisant. D'ailleurs, une anecdote est amusante, singe se dit "macaco" et le vêtement de travail se dit "macacão" !
INDIGENCE |
ZUMBI DOS PALMARES (PRAÇA DA SE) |
Zumbi Dos Palmares (1655-1695) fut l'un des chefs de guerre les plus importants du royaume autonome des Palmares, fondé au xviie siècle par des esclaves insurgés dans le nord-est du Brésil.
Il reste une icône de la résistance antiesclavagiste et anticolonialiste, et un héros pour la communauté afro-brésilienne, le Brésil et l'Amérique latine en général. Le 20 novembre, anniversaire de sa mort, est considéré comme le jour de la conscience et de la résistance afro-brésilienne (consciência negra). (Wikipedia)
vendredi 2 décembre 2011
jeudi 1er
décembre 2011
Je me réveille à
9 heures. Il est vrai que c’est l’heure à laquelle s’éveille doucement
l’activité, avant quoi c’est le calme absolu. Les voitures n’ayant pas droit de
stationner dans Pelourinho, il en circule peu en dehors des taxis. Journée
relax à la chambre puis promenade dans Pelourinho. Deux galeries de peintures
intéressantes dont surtout la seconde, d’une association d’artistes qui révèle
quelques toiles d’une incontestable qualité, prix en conséquence.
Dîner dans la
rue avec chanteuse à la guitare et batteur.
vendredi 2 décembre 2011
Je me lève tôt
pour descendre au Shopping Barra. Deux t-shirts et un bermuda chez His, puis
encore un paire de sandales plus une pour Ava et un autre t-shirt pour aller
avec le bermuda. Puis je m'arrête au "Rei do mate" (roi du maté), boire un bon verre de maté.
J’ai aussi acheté un dictionnaire portugais et un livre de conjugaison que j’ai commencé à étudier au restaurant puis au sauna. Aujourd’hui à Pelourinho, c’est le "Jour de la samba" ! (Dimanche, c’était la « marche » (caminhada) de la samba !) C’est concentré sur les trois places de l’elevador, praça da Sé et largo de Pelourinho (il y en a sans doute d’autres en ville) avec des mouvements de transferts de l’une vers l’autre mais sans les trios eletricos. C’est toujours aussi bon enfant et il y a un monde impressionnant. La bière coule mais (à 23 heures quand j’écris) il n’y a pas de débordement, les gens restent amicaux et courtois. Les musiques sont plus "classiques" sur la praça da Sé et tout le public reprend les paroles en cœur. Je fais quelques pas de samba invité, presque forcé, par un danseur trop content de me montrer ses performances quand je n’en peux mais… Les gens se déchaînent plus que lors de la marche, on sent qu’ils ont la samba et la joie dans le corps. En fait, ils dansent les pas qu’ils veulent pourvu qu’ils essaient d’être en rythme – ou en double rythme – et de remuer en cadence le popotin mais pour ça, il faut être monté pour !
Le MATE ou chimarrão est une infusion traditionnelle issue de la culture des Amérindiens Guaranis consommée en Argentine, au Chili, au Paraguay, en Uruguay, au Brésil méridional, en Bolivie, au Proche-Orient, au Liban, Syrie et de plus en plus en Turquie. La plante utilisée, la yerba maté, parfois appelé « thé du Paraguay », « thé des Jésuites » ou « thé du Brésil », est une espèce sud-américaine du genre Ilex (comme les houx) et dont les feuilles, que l'on torréfie et pulvérise, fournissent, infusées dans l'eau chaude, une boisson stimulante, aux effets semblables à ceux du café ou du thé.
La yerba maté appartient à la famille des Aquifoliacées. Elle est traditionnellement utilisée dans les asthénies fonctionnelles. Les feuilles sont inscrites à la pharmacopée française et il existe plusieurs spécialités pharmaceutiques. Cette plante contient des bases xantiques : caféine, théobromine, acide cafeylqwinique. Elle contient également des flavonoïdes, des saponosides triterpéniques et des vitamines.
Le MATE ou chimarrão est une infusion traditionnelle issue de la culture des Amérindiens Guaranis consommée en Argentine, au Chili, au Paraguay, en Uruguay, au Brésil méridional, en Bolivie, au Proche-Orient, au Liban, Syrie et de plus en plus en Turquie. La plante utilisée, la yerba maté, parfois appelé « thé du Paraguay », « thé des Jésuites » ou « thé du Brésil », est une espèce sud-américaine du genre Ilex (comme les houx) et dont les feuilles, que l'on torréfie et pulvérise, fournissent, infusées dans l'eau chaude, une boisson stimulante, aux effets semblables à ceux du café ou du thé.
La yerba maté appartient à la famille des Aquifoliacées. Elle est traditionnellement utilisée dans les asthénies fonctionnelles. Les feuilles sont inscrites à la pharmacopée française et il existe plusieurs spécialités pharmaceutiques. Cette plante contient des bases xantiques : caféine, théobromine, acide cafeylqwinique. Elle contient également des flavonoïdes, des saponosides triterpéniques et des vitamines.
Un maté traditionnel. |
Elle stimule le système nerveux central. Elle est également cardiotonique et diurétiques et elle augmente la glycolyse et la lipolyse. La recherche in-vivo et in-vitro montre que la plante du maté possède un effet important contre le cancer.
Le maté est une infusion qui implique chez beaucoup d'usagers l'utilisation d'ustensiles spécifiques, mais le maté existe maintenant en sachets. (Wikipedia)
Un chaton est enfermé dehors sur un balcon en face l'hôtel et miaule à tue-tête à qui voudrait l’entendre comme si cela se pouvait dans le vacarme de la samba et de la population en liesse. Je crains qu’il ne doive se résigner à y passer la nuit.
dimanche 4 décembre 2011
SANTA BARBARA |
Lundi 5 décembre 2011
TABLEAU DE R.S. BIDI |
Le soir, je découvre une pièce de théâtre, à laquelle je ne comprends rien, dans le petit espace culturo-musical derrière l’hôtel. C’est gratuit et la pièce est jouée sans micros, avec seulement un discret accompagnement musical appuyant parfois le jeu des acteurs. Du bonheur dans la simplicité.
SAMBA |
Les gens sont extraordinairement gentils, souriants et disponibles.
Bonne humeur à tous les étages, ce qui ne leur empêche pas d’être extrêmement serviables et disponibles.
Les plus jeunes laissent leurs places aux plus âgés dans le bus.
La France et la NC devraient prendre exemple sur ce peuple qu’ils considèrent comme sous-développé.
L’insécurité d’antan n’existe plus, du moins pas plus qu’ailleurs, et on ne tire pas dans tous les coins de rues.
Les seules détonations que nous entendons sont les pétards qui sont tirés à l’occasion des cérémonies de candomblé, rite africain qui subsiste depuis les débuts de l’esclavage.
Tous métis et très beaux, ils assument et revendiquent leur négritude sans en faire un complexe ou un contentieux.
Beaucoup de petits boulots, extrêmement durs physiquement, montrent une réelle volonté de s’en sortir autrement que par l’assistanat. Travailleurs et consciencieux et toujours souriants même dans l'effort et la pénibilité.
Beaucoup de petits boulots, extrêmement durs physiquement, montrent une réelle volonté de s’en sortir autrement que par l’assistanat. Travailleurs et consciencieux et toujours souriants même dans l'effort et la pénibilité.
J’achète un t-shirt déjà repéré avec des effets brillants pour le réveillon, que je pense porter avec mon pantalon de capoeira, reste à trouver bagues et gros collier pour faire complètement brésilien. Je devrais trouver chapeau et cordon-ceinture à Nouméa. Je commence à faire les valises, ce n’est pas rien.
Je cherche une église pour faire don de quelques vêtements dont certains neufs, erreurs d’impulsions d’achat, et finis à l’Igreja Jesus è o Senhor, qui accepte volontiers la donaçao (je ne savais pas comment le dire) et me suit dans l’escalier pour continuer à me remercier et parler avec comme toujours la même gentillesse.
Je me rends sur invitation de Jo Silàra à la petite exposition collective qui se tient au Carmo. Au passage, je remarque des peintures dans l’agence de tourisme mitoyenne de l’église de Carmo, dont plusieurs très belles sont de Bida. A l’expo, les deux de Bida, déjà anciennes, ne sont pas de ses meilleures, mais je remarque une grande toile de Francisco Santos figurant la déesse Iansã absolument magistrale et dont je ne peux détacher mon regard. Voir demain son atelier. Jo n’est pas à l’expo mais je le croise en redescendant mais n’ai pas le courage de remonter.
BEAUTÉ DES RUES |
Je passe quelque temps avec deux enfants de 5 et 3 ans à qui je me suis laissé arnaquer à offrir des jouets à cent balles au triple de leur prix, mais à qui je laisse utiliser mon appareil photo pendant un temps, qui me paraît un peu trop long. La mère au loin y trouve plaisir et me fait de grands sourires d'une maman comblée, mais tente ensuite de me monnayer la chose. Je m’assure le concours de Joël pour faire revenir fissa l’appareil photo (il me confirme que je n’aurais pas dû le confier…) et j’efface toutes les photos prises, tant-pis pour le plaisir du gosse, qui en avait pris beaucoup, et à qui la mère a dit que je n’avais pas été poli avec elle… Mais j'ai perdu aussi mes photos de Neuza. Il me faudra y retourner pour les refaire !
TEXTE ET PHOTOS DE MICHEL BESNIER©
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