BONS BAISERS DE MOSCOU
С ЛЮБОВЬЮ ИЗ МОСКВЫ
Cet article commence à HELSINKI
Mes coéquipiers sont (est) Edmée, étape terrestre
Les vacances, c’est pas fait pour roupiller. Le programme est chargé. Arrivée à HELSINKI, pour un crochet sur STOCKHOLM. Coup de frein à la hâte. L’aéroport subit une grève du zèle des contrôleurs. File d’attente jusqu’au cercle polaire. On est en Europe, que diable, y faut pas perdre les bonnes habitudes.
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Crabe royal et autres fruits de mers froides |
Rencontre à Stockholm avec le neveu de Gilbert Gambardella, pied-noir mais cheveux blancs et grand cœur. Philippe, c'est son prénom, professeur de maths lui aussi, est au diapason du tonton et super guide : marché de fruits de mer origine grand froid de la mer du Nord, foire internationale, palais impérial, lieu de tournage du film « Millénium », la folie du moment.
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STOCKHOLM, la grosse place A droite, le musée Nobel |
Déjeuner à « la Gondola » qui n’a de gondole que le nom. On y déguste un brunch : buffet de mets typiquement suédois amélioré de bière locale. Attention, c’est pas un cliché, les Suédoises sont grandes, blondes et belles comme des déesses. Plein les yeux, rien que pour les yeux. Tour de la ville en bateau-moustique, vu la taille.
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Le musée Nobel
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Musée Nobel : passionnant. Nuit blanche, décalée et fraîche. Au réveil, catastrophe, j’ai paumé le numéro de téléphone de Philippe. On ne se refait pas. Téléphone au saut du lit de Gilbert à Nouméa qui en bredouille de sommeil. Quelle idée de dormir à quatre plombes du mat ! Finalement, c’est dans l’annuaire de Stockholm que je déniche le Philippe Cailluet en question.
Visite du musée consacré au voilier VASA. Le plus grand voilier de guerre du monde de son époque, coulé le jour de son inauguration. Tout juste mis à l’eau, toutes voiles dehors, une forte rafale a fait gîter le navire. L’eau s’est engouffrée dans les sabords oubliés ouverts. Le captain, ce devait être un lointain cousin, était un peu distrait.
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Au centre de STOCKHOLM, l'île de Riddarholmen (Photo du net) |
Le magnifique bâtiment se retrouva par trente mètres de fond, capitaine et équipage soudés pour l’éternité. Plus de trois siècles plus tard, un mécène et le peuple appelé à souscrire se sont fendus de quelques couronnes et ont sorti le pauvre navire de guerre de sa gangue pour en faire la base de ce magnifique musée. Le musée national, à côté, fait parent pauvre malgré son architecture néo-classique éblouissante.
Le visiteur s’engouffre fatalement pour admirer les restes de cette fortune de mer, oublieux de la grande culture. Le dîner au Grand Hôtel et sa poignée d’étoiles qui rivalise avec le palais impérial qui domine le visa de l’avenue est kalolo.
Retour à HELSINKI. Achat d’un passe touriste pour tout voir et utiliser bus, trolley, métro à volonté. Peine : le passe et 50 euros perdus sur-le-champ, ou plutôt dans le premier bus. Aléas des voyages désorganisés. Après achat d’un nouveau passe tout neuf, tout beau, visite de la belle cathédrale qui domine HELSINKI. Dessinée par Engel, le même qui s’est illustré à Saint-Petersbourg. On se demande comment il a trouvé le temps de faire tout ça. Il devait dormir dans l’avion, comme Obama ! Elle date de 1852. C’est le bâtiment le plus connu de Finlande, avec les lacs.
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HELSINKI, la cathédrale. |
De style néo-classique, elle n’est belle qu’extérieurement. L’intérieur est d’une sobriété à faire frissonner un trépassé. La place du marché, pas terrible si ce n’étaient les fraises, à s’en faire une indigestion. Belle vue sur le palais présidentiel. C’est bien connu que les présidents ne sont pas des SDF.
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La fontaine HAVRI AMANDA
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La fontaine HAVRI AMANDA, qui symbolise la naissance de la ville. Réalisée en 1868 en France, par Ville Vallagren. Il n’avait pas hésité à dévêtir son modèle et son œuvre, ce qui avait choqué les prudes Finlandaises de l’époque.
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La cathédrale USPENSKI
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La cathédrale USPENSKI, datant aussi de 1868. C’est la plus grande église orthodoxe d’Europe occidentale. Construite en brique rouge, elle est surmontée de bulbes dorés. Elle garde l’empreinte de l’influence russe. Intérieur splendide, mais pas photo-pas film. Ça aussi, héritage soviétique. Nous prenons dans la foulée le ferry pour la forteresse SUDMENLINNA, l’une des plus grandes au monde. Patrimoine mondial Unesco. Construite au XVIIIe siècle pour dissuader la rade des envahisseurs suédois, russes et même français. Intéressant, mais les guibolles n’en peuvent plus de ces kilomètres avalés en demi-fond. Retour à la gare centrale. Tramway pour le marché couvert. On se plante. Retour au point de départ. Cette fois c’est le bon, mais le marché est fermé. Fortune de tram ! Retour sur les rotules après un détour au pizza maker à emporter et grignoter dans l’hôtel.
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XVIIIème siècle
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Le jour d’après, départ à l’aube en ferry de luxe pour TALLINN. Le prix du ferry est dérisoire, pas celui du taxi. Ça nous apprendra à vouloir utiliser, par paresse, ce moyen de transport roublard. La vieille ville de Tallinn est époustouflante.
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L'entrée de la cathédrale orthodoxe |
Nous plongeons dans le XVIIIème siècle. Authenticité recherchée jusque dans la tenue traditionnelle de chaque employé de commerce de restauration et de boutique. La musique est à l’avenant. Troubadours et ménestrels se relaient pour enchanter le touriste. Le restaurant est d’époque, les toilettes aussi. Les clients ne s’y bousculent pas seulement pour pisser, mais pour photographier dans le détail. Un enchantement, mis à part le doux arôme, lui tout à fait d’actualité ?
Ce jeudi, Helsinki est en congé. Impression de désastre nucléaire. Pas banal, même pour des Caldoches habitués à se lever au chant du cagou. Tout est fermé, sauf l’église enterrée. Va pour l’église enterrée ! Retour à l’hôtel. Il me faut réserver un parcours sur un des deux golfs de la ville. Le beau me snobe. Vous reviendrez quand votre handicap sera descendu au-dessous de trente. Vexant. Le deuxième est moins regardant, mais il est au bout du monde et du terminus du métro. Pas un arbre sur le parcours. Déstabilisant pour un mec habitué à éplucher les gaïacs de Tina.
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Le tortillard s’arrête à toutes les gares.
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Réveil 5 heures, départ 6 heures, direction SAINT-PETERSBOURG. Le tortillard s’arrête à toutes les gares. Vue panoramique sur une campagne miséreuse, pitoyable. Les paysans russes ne semblent pas avoir ressenti les bienfaits du capitalisme. Notre guide, Tatiana, nous accueille à la descente du train. Rencontre avec les deux autres couples du groupe. Un Américain, vieux comme la statue de la liberté, très sympathique mais le mari. Victime d’un incident cérébral, il a de grandes difficultés à s’exprimer, avec pourtant beaucoup d’humour… semble-t-il ! L’autre, une Grecque polyglotte et sa mère, uniglotte. Commentaires de Tatiana dans un bon anglais mais récitation sans relief d’une leçon bien apprise.
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L’église SAINT-ISAAC
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Tour de ville vitesse escargot entre des embouteillages monstres. L’église SAINT-ISAAC, superbe, une splendeur. Revue militaire des bords de la Neva en bateau-mouche, toujours sous la protection pesante de Tatiana. On regrette d’avoir cédé à l’agence de voyages finlandaise, qui a fait le forcing pour que nous prenions un guide. L’Hermitage. Foule immense. Notre mini-groupe est perdu dans un brouhaha multi-linguiste, les commentaires de Tatiana sont inaudibles. Visite au pas de charge d’un des plus prestigieux musée au monde, pour lequel il faudrait consacrer trois jours pleins. Dommage.
Quartier libre pour assister à un show donné par le Peter’s quartet et une troupe de danse folklorique extraordinaire dans le Nicolaevsky Palace, champagne et petits fours en sus à l’entracte. Le tramway pour rejoindre l’hôtel, c’est pas de la tarte, mais les Russes, qui ne pigent que dalle à la langue de Bush, sont heureusement d’une extrême bonne volonté.
Messe à 8 heures dans la belle église orthodoxe en face de l’hôtel. Nous entrons avec une brave paysanne et son fils, huit ans à tout casser, déjà bien formaté à faire le signe de croix à l’envers avec deux doigts et la révérence plus bas que terre. Le pope fait son prêche accompagné à tout bout de champ de signes de croix et révérences du public. Nous nous faisons discrets. Différente religion, différents rites, mais obédience aveugle identique.
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Cour intérieure du palais Catherine II |
9 heures, Tatiana et son bus sont toujours là, pour la visite du palais de Pouchkine ou grand palais de Catherine II. Magnifique. Jeu du chat et de la souris avec les gardiens qui veulent faire respecter l’interdiction de filmer.
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Cathédrale PIERRE-PAUL
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Tatiana mène un rythme d’enfer. Elle est pressée de retrouver sa datcha. Déjeuner guindé avec le groupe. Enfin seuls. Décidément, les voyages organisés, c’est pas pour nous. Nous traînons à pied, en bus, en tramway. Visite de la très belle cathédrale PIERRE-PAUL, dans la forteresse du même nom, où sont enterrés tous les tsars sauf un, Pierre II. À 22 heures, il vaut mieux rentrer à l’hôtel, la proportion de viande saoule qui déambule devient largement majoritaire parmi les honorables noctambules qui ont du mal à respecter la ligne droite et la verticale. La place des cocotiers un dimanche soir, c’est du pipeau !
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Cathédrale Saint-Basile
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Train de nuit quatre étoiles, départ 23 heures 25. Moscou 7h50. Mika le guide et Serguei le chauffeur nous attendent au pied du wagon, chacun avec son écriteau. Débute un tour de ville éblouissant. Mika parle un français parfait. À l’inverse de Tatiana c’est un érudit qui aime sa ville et n’hésite pas à agrémenter le discours officiel d’anecdotes croustillantes. Cathédrale Saint-Basile, place Rouge, Kremlin, Bolchoï. Le tour se poursuit avec la visite du cimetière où Mika donne la pleine mesure de son savoir, sans démériter sur la vie amoureuse des Gorbatchev, des célèbres ballerines du Bolchoï, etc.
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La place rouge. |
Mika nous laisse avec le chauffeur, qui nous mène à l’hôtel, immense mais à une bonne vingtaine de kilomètres au nord de Moscou. Curiosité, l’hôtel est précédé par une statue du Général de Gaulle de trois mètres de haut perchée sur un piédestal de marbre de vingt mètres. Peut-être en souvenir de l’escadrille Normandie-Niemen.
À l’assaut du métro. Il faut aimer se faire peur. Contrairement à ce qu’on a pu nous raconter, les Russes sont extrêmement serviables et affables. Par gestes, plus que par le flot de baratin en russe, on nous guide jusqu’à ce qu’on comprenne comment ça marche. Le métro à lui seul vaut le séjour à Moscou. Niché à au moins cinquante mètres sous terre, il se gagne après 2 minutes 10 secondes d’escalator presque à la verticale. Il transporte un million de passagers jour. Les rames roulent à grande vitesse et se succèdent toutes les deux minutes. Certaines stations sont de vrais palais. Nous débouchons devant la statue de Karl Marx, un vieux copain d’enfance.
Des vendeurs au noir nous proposent des billets pour le Bolchoï. Mille roubles pour le célébrissime opéra. C’est inespéré, mais ça sent l’arnaque. On demande à voir. Le vendeur baragouine quelques mots d’anglais. Il accepte de nous accompagner devant l’entrée. Ça marche. Mon chapeau cow-boy à la main, blouson cuir à la James Dean, jeans et tennis, c’est la tenue qui attire des regards désapprobateurs. Heureusement que Madame soigne traditionnellement un peu plus sa tenue. Excellent opéra mais en russe, sous-titré en anglais sur un petit écran à l’autre bout de la scène. Malgré les jumelles, j’ai du mal à suivre, d’autant qu’à ce prix, on ne nous a pas refilé des places aux premières loges.
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Le mausolée de Lénine
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Lever tardif. Le rythme d’enfer se répercute sur la forme physique. Les billets pour le cirque sont réservés. En attendant, mausolée de Lénine sur la place rouge de monde. Pour y accéder, il faut le mériter, parcours du combattant, faire le tour du musée qui ferme la place, pour prendre la file d’attente. Un kilomètre de queue.
Détour pour laisser les appareils-photos et caméras contre caution. Le petit-père du peuple nous reçoit sagement, sans piper mot. De toute façon, pas le temps de lui faire un discours, ça pousse derrière. Saint Basile le bienheureux. Au moins un. Le Kremlin et ses innombrables églises, en détail. L’immense centre commercial qui fait face à la statue équestre du maréchal Youkov. Métro pour le cirque, quarante-cinq minutes pour traverser la ville. Retour à l’hôtel. De la bouche à l’hôtel, il faut passer par un souterrain garni de petites boutiques qui vendent de l’alcool, accessoirement de l’eau minérale.
À cette heure, la viande saoule ne manque pas. Un couple russe, entre deux vodkas, veut nous aider à acheter notre eau quotidienne, nous prend en sympathie, et nous achète bière et limonade. Remerciements, accolades, on s’en sort plus. Nouveau train de nuit, direct sur Helsinki. Que du bonheur, cette Russie. Escale passionnante, dévorante, épuisante.
Retour sur Paris pour le visa algérien, puis direction Hammamet où attend patiemment Pamplemousse.
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