LA PRESSE INTERNATIONALE
DE VOILE EN PARLE
Lu dans la revue CRUISING WORLD MAY 2010
Texte de Susan Klein
Traduit de l'anglais par Charles Deschamps
TOUS LES CHEMINS MÈNENT...
Les marins de l’antiquité supportaient des conditions similaires en approchant Ostie, alors un port encombré, de 75.000 habitants à l’embouchure de la rivière Tevere, connue comme le TIBRE.
Leurs chargements – grain de Sicile, fer de Grande-Bretagne, esclaves d’Anatolie, de nos jours Turquie - étaient déchargés sur des barges et remorqués le long du fleuve, jusqu’à Rome. Le transport maritime était si vital pour le port que la cité avait érigé un temple dédié aux chantiers navals.
Retour en arrière sur le seizième siècle. Ostia antique, comme elle est maintenant appelée, repose en ruines à 3 milles à l’intérieur des terres sur le chemin de l’aéroport de ROME FIUMICINO. Néanmoins, ses ruines de mosaïques restent étonnamment intactes et accueillantes aux visiteurs. La même plate et sablonneuse plaine qui entoure Ostia s’étendait sur 65 milles le long de la côte offrant aux marins de bonnes occasions de mouillage forain pour visiter Rome.
Aussi, la moderne marina de 800 places du Porto Turistico, creusée à l’intérieur des dunes et des marais est un havre accueillant pour ceux qui souhaitent faire une halte ou quelques réparations. A quinze minutes en taxi de l’aéroport, c’est aussi une excellente base pour un échange éventuel d’équipage. Trop isolée à mon goût pour un hivernage, au milieu de l’été, Porto Turistico est un lieu d’échange animé.
Les six jours pendant lesquels Réveille a séjourné là, mon mari et moi avons rencontré et fréquenté des marins de nombreuses nationalités en particulier un équipage de Nouvelle-Calédonie, de la Californie du sud, des environs de la baie de San Francisco.
Par chance, le capitaine du port nous a mis poupe-à-poupe avec un 50 pieds en aluminium, Pamplemousse, le bateau battant pavillon français, le nom signifie grapefruit en anglais. Un grand « deck-house » avec une significative bande orange.
Skippé par Charles Deschamps et sa femme Edmée El Arbi, ils ont commencé leur circumnavigation en octobre 2004 à partir de l’île de Nouvelle-Calédonie, perdue dans le Pacifique. C’était leur troisième été en Méditerranée. Les étés précédents, ils ont navigué en Egypte, Turquie, Grèce, Adriatique, Italie, Croatie et Albanie.
Impatiente d’en savoir plus sur leur voyage, je propose à Deschamps, El Arbi et leurs 2 équipiers Mireille et Robert Durand qu’ils me permettent de les introduire dans le concept américain du repas à la fortune du pot. Nous dînons sur pamplemousse. Nous apprenons qu’il a été construit à Saint-Malo en Bretagne en 1983 et skippé par ses premiers propriétaires jusqu’en Nouvelle-Calédonie. Le nom est resté quand Charles Deschamps acquit le bateau en 2003. C’est une référence obligeante à son passé de marchant grossiste en fruits et légumes.
Deschamps passe maintenant 6 mois de l’année à bord de Pamplemousse. El Arbi travaille encore mais elle le rejoint 2 à 3 mois par an. (Son nom vient de son arrière-grand-père, qui a été déporté dans des camps de travaux forcés en Nouvelle-Calédonie).
Deschamps a commencé à naviguer dès l’âge adulte. En 1984, il a skippé en solitaire un voilier de 23 pieds jusqu’en Australie, un voyage de 740 milles. Il a raconté cet exploit dans un livre : La peur en prime, « Fear is an added bonus ». Dans ce livre, il décrit ses amis compétiteurs, souvent un peu farfelus mais extrêmement sympathiques. La même chose peut être dite de lui.
Deschamps et El Arbi adorent l’ambiance de Porto Turistico, particulièrement quand la foule encombre l’esplanade dans sa promenade de la soirée. Pendant leur séjour de 12 jours, ils ont visité Rome, ont fait confectionner un nouveau taud et fait réparer l’enrouleur de génois. Plus tard, ils navigueront vers l’île d’Elbe, la Corse, la Sardaigne et la Tunisie. La Lybie, Malte, l’Algérie et le Maroc font partie de leur carnet de route.
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