dimanche 6 juillet 2008

DE NAPLES À L'ILE D'ELBE VIA ISCHIA, PONZA, ROME, MILAN ET PISE





DE NAPLES  À  L'ILE D'ELBE VIA 
ISCHIA, PONZA, ROME, MILAN ET PISE



Cet article commence à NAPLES
Le 6 juillet 2008
Mes coéquipiers sont Edmée DESCHAMPS, Mireille et Robert DURAND

Drapeau animé d'Italie par Pascal Gross




Le 6 juillet, Mireille et Robert Durand arrivent. Nous les accueillons à l’aéroport de Naples-Capodichino. 


CESSNA 152 (Photo du net)
Robert a eu la lourde charge, il y a bien longtemps, de m’apprendre à piloter. J’ai vécu cette période avec beaucoup de plaisir. Robert était d’une patience d’ange. Je me savais, sinon peu doué, du moins d’une distraction congénitale telle que capable de décoller avec la jauge de carburant dans le rouge ou de poser le petit Cessna 152-école le train rentré, pour peu qu’il en eût un. 



PIPER CUB J3 (Photo du net)
D’ailleurs le FOCXU en a fait les frais sur la piste de l’île des Pins, en dépit d’un temps de curé mais à cause des trois passagères. (Accusées, levez-vous !) J'étais plus occupé à faire le coq qu’à contrôler les paramètres de vol. Résultat, le Piper 161, sans piper mot, en a ainsi fait les frais : après avoir fait skippy sur une bonne partie de la piste, le train avant et l’hélice ont baissé les bras. Le piper en était jaune de confusion et moi rouge de honte. Nous sommes revenus avec Air Calédonie. Robert m’a contraint à revoler dans la foulée. 



J’en aurais à raconter sur cette période, pas toujours bénie pour mon instructeur, mais ce serait trop long. Mais juste une pour le plaisir : peu avant l’examen, nous faisions un grand vol avec, entre autres exercices, un déroutement vers un aérodrome que l’élève devait choisir au mieux en fonction d’un certain nombre de conditions simulées. Nous décollions de l’île des Pins. Le ciel était bleu azur. Quelques jolis petits cumulus jalonnaient le parcours.


Cumulus humilis
(Photo du net)
L’un deux me barrait l’axe de la route. Robert, ce chameau, l’avait repéré. Il me demanda d’un air faussement détaché : « Quelle est la règle d’or de la navigation à vue ? » Sans hésiter la réponse fusa, juste : « Ne jamais pénétrer dans un nuage ! » A peine finie ma phrase, je transperçais le modeste nébuleux de part en part. Robert entra dans une fureur bleue : « Si tu fais ça le jour de l’épreuve, l’examinateur ne te laissera même pas finir. Tu devras atterrir sur-le-champ ! De goyaviers s’il le faut, le champ ! » J’avais beau protester que le cumulus était tout petit, tout mignon, qu’il n’avait même pas mal ! rien n’y fit. Vint le jour de l’examen. Direction île des Pins, avec toujours un ciel azur et un nombre incalculable de petits cumulus, venus en spectateurs revanchards. L’examinateur ordonna toutes les manœuvres du programme, virage à droite, à gauche, au milieu, décrochage, j’en passe et des moins bonnes. Chaque fois, je prenais un hyper soin à me tenir à bonne distance des spectateurs goguenards. Fin des exercices. Retour au bercail. Débriefing : « Vous avez votre brevet, mais vous semblez avoir une phobie peu banale des nuages ! » Robert me regarda alors avec son sourire en coin. Je l’aurais tué.
Mireille souffre terriblement d’une hernie discale mais elle a courageusement fait front et maintenu son voyage. 


Avec le GPS, c’est un jeu d’enfant de rejoindre la marina par l’autoroute. Pris par la conversation et la joie de revoir les amis, je m’embrouille les pédales et nous voilà en pleine zone, dans un faubourg avec une densité maxi de mafiosi au mètre carré. La brunette du GPS en perd son napolitain mais Edmée, qui a le sens de l’orientation hyper développé à force de devoir retrouver les chemins perdus par son époux, la remplace avantageusement. Arrivés à bord, les invités sortent des valises une orgie de cadeaux à base de confitures de goyaves et de... champagne.
La côte amalfitaine
La première visite est pour la merveilleuse côte amalfitaine. Elle fait suite à la baie de Naples vers le sud et est inscrite au patrimoine de l’humanité. La route serpente en bordure de falaise et offre un panorama à couper le souffle. La circulation est intense. A déconseiller aux personnes sensibles au vertige. Salerne est une ville accrochée en gradins. Elle descend jusqu’à la côte, où se nichent deux marinas et le port d’embarquement des ferries pour CAPRI et la SICILE. Shopping et déjeuner self-service, puis poursuite vers SORRENTO, POSITANO, PRAIANO et AMALFI, qui a donné son nom à la côte.


Cathédrale d'Amalfi
Dîner à Praiano, où l’on nous sert un petit vin du pays d’un goût si exécrable qu’il restera dans les mémoires. C’est pas de chance car des vins, en Italie, on en a goûté à la pelle, sans être jamais déçus. Le tiramisu industriel présente un profil identique. Rien à voir avec ceux fait maison, par mes copines Rozana ou Rolande la mère Michel, pardon la mère de Michel.

Le lendemain, visite du volcan de LA SOLFATARA à POZZUOLI. Excellent pour les enrhumés. Les dégagements de soufre décoiffent les narines. Le volcan a les entrailles qui empestent. Il faut être Pozzuolien pour vivre dans ses parages. Les romains n’étaient pas trouillards non plus. Ils ont construit l’amphithéâtre Flavio, le troisième en taille après le Colisée et celui de Corfou, à deux pas du cratère. Le gardien du temple nous taille la bavette en italien.


Ce guide inopiné connaît son affaire et nous abreuve de détails sur l’organisation des combats de gladiateurs, les repas des fauves nourris aux esclaves, eux-mêmes nourris pour finir en steak haché à lion. Après le soufre, c’est l’odeur du sang. En contrepartie, pizza près du Castello del Oro, sur le front de mer. " Ma il castello è chiuso ". Fermé, pour une raison inconnue.


POMPEI, enseigne commerciale, déjà.
Le gros morceau, évidemment, c’est Pompéi et ses ruines. Guide prolixe, débordant d’humour à la sauce catch up. Coup de massue devant les cadavres, hommes, femmes, enfants, exhumés dans la position où la coulée de lave et de cendre les a surpris. Nouveau coup de massue devant les os qui apparaissent sur la route où les pauvres fuyaient, poursuivis et rattrapés par la même coulée. Moult détails sur la vie quotidienne paisible de cette ville où la vie s’est arrêtée brutalement. Appétit intact malgré le spectacle, déjeuner dans un fast-food rescapé du déluge. 

C’est pas fini, avec CAPRI. En ferry depuis SORRENTO pour ménager l’hernie de Mireille. Il n’y a pas de place en marina, et surtout, elle est hors de prix : 175 euros la nuit. Avec le mistral qui souffle sérieusement, un mouillage forain risquerait d’être fortement inconfortable. La route en lacet qui mène à ANNACAPRI mérite à elle seule le déplacement. Ames sensible s’abstenir. L’hôtel qui nous accueille est l’ancienne demeure de la reine de Suède, pas moins. Visite de la grotte bleue. Fermée pour cause de houle trop forte. Les embarcations qui d’ordinaire fourmillent alentour ont déserté la baie.


Pour atteindre la grotte, il faut passer sous un plafond qu’affleure la mer. Quand la mer est plate c’est fastoche, comme dirait mon coquin de Benjamin, mais quand la houle se creuse, l’entrée bien évidemment est brutalement submergée par intermittence. Quelques imprudents se risquent et défient l’interdiction. Ce n’est pas pour me déplaire. Il faut attendre que l’entrée soit dégagée et s’engager sans hésiter en s’aidant de la chaîne qui conduit à l’intérieur. Spectacle époustouflant. Je ne m’explique pas cette couleur bleue mais pour être bleu, c’est bleu. Autant que la peur inévitable au moment de s’y engager.


Pendant que j’épluche « Le Monde » appuyé sur un inconfortable bout de talus, l’équipe visite San Michele. C’est l’ancienne demeure d’Axel Munthe, médecin Suédois, auteur de l’ouvrage autobiographique « Le livre de San Michele ». Capri, Annacapri et la baie de Naples vues des jardins de la villa sont sidérantes. Repas inoubliable largement arrosé. Retour en bus surchargé, comme Edmée par le vin blanc qui feint de confondre un bel Italien avec son mari.

POMPEI NOUVELLE, l'église.
Retour à la marina, pour constater la rupture du câble qui soutient l’enrouleur de génois. Certes, il ne s’est pas cassé tout seul. Pendant que Robert, Mireille et Edmée font une visite shopping de la ville de Pompéi, la nouvelle, pas celle qui se visite avec des lunettes noires, je me bats avec le chantier pour réparer l’enrouleur, au moins provisoirement. Opération - c’est épatant - à 870 euros. Le groupe de déserteurs revient, chargés comme des mulets, sourire à la boutonnière.


Une curiosité de la marina : il faut payer en sus l’utilisation du courant. Chacun achète pour 10, 20 euros ou plus. C’est complètement inadapté pour un voilier de passage mais, comme l’explique le gestionnaire, 99,90% des places sont occupées par des locaux qui ne sont pas gênés par ce système. Compréhensifs tout de même, ce sera finalement gratis pour les pauvres touristes que nous sommes.

En attendant, ascension du Vésuve, en claquettes. Les chaussures de marche sont restées sur le pont. Vue imprenable sur Capri, Castellamare, Naples et, vers le nord, Pouzzoles, la Campanie et compagnie. Descente à la course, claquettes à la main, Edmée dans la roue. Pas le temps de s’étonner des regards étonnés des touristes montant péniblement et descendant prudemment. Mise en bouche pour la visite du musée de Naples. Edifice remarquable mais coincé dans une avenue mal foutue. Remarquable, captivant, mais épuisant. Les jambes sont à bout de souffle.

... de pollution...
Le dernier jour à Castellamare, les femmes louent une seconde voiture. Vincenzo, le loueur, fait un cadeau : 40 euros pour la journée. Ça frime dur chez les Attila du shopping. Il va être temps que la mer nous prenne avant de devenir des terriens enracinés et nauséabonds de pollution. Pamplemousse est resté 9 mois, 25 jours, 6 heures et 24 minutes dans ce chantier de tous les diables.


Après une nuit dans le port de pêche de Pouzzoles, Pamplemousse et son équipage, ancrés sans vergogne au beau milieu d’une flottille de chalutiers, passent une nuit confortable. Fuite en catimini au tout petit matin, avant de se faire jeter. Arrivée à ISCHIA, rabroués dans la première marina. J’abuse. De fait, on nous propose une place, tout sourire, à un coût défiant toute acceptation sauf de carburer aux euros. La seconde, quelques milles plus loin, est plus confortable pécuniairement parlant. Elle s’appelle marina di Casamicciola. On s’en souviendra facilement !

ISCHIA
(Photo du net)

Bain dans les thermes d’un hôtel cinq étoiles. Je n’ai pas de maillot mais les charmantes hôtesses soignent le chaland et m’offrent un minuscule bikini à peine suffisant pour cacher mes armes secrètes. Au poids de tissu, le cadeau ne doit pas valoir lourd. Les thermes, c’est la spécialité de l’île. Avec le tourisme, elle fait de ses sources une notable ressource.


Direction l’île de PONZA, à 45 milles dans le vent. Mouillage en rade. Si ce n’était cette circulation infernale d’embarcations aussi nombreuses que variées, le mouillage serait pacifique. Découverte, en annexe, des nombreuses grottes et petites criques creusées dans la falaise, près de la ville. Annexe fin neuve, inaugurée pour l’occasion. Baignade dans une eau cristalline mais désertée de la moindre vie marine. La petite ville de Ponza, avec ses constructions en terrasse, aux couleurs vives dans tous les tons de l’arc en ciel, expose un délire de paysages, contrasté, typique, éblouissant. 


L’iridium refuse toujours d’irradier le moindre message, d’où course à l’Internet-café pour avoir des nouvelles fraîches du Caillou.


Départ à 6 heures pour couvrir les 64 milles qui nous séparent de la marina di Roma, à l’embouchure du TIBRE. Après quelques quatre heures de route avec grand-voile et moteur - le génois est toujours inutilisable - un bruit bizarre me fait arrêter la machine à boucan. Avec le peu de vent de face, sans génois, la progression est quasi régressive. Le Perkins a pété une durite, et ce n’est pas au sens figuré. Réparation idoine et ça repart. Arrivée à 18 heures dans cette marina grandiose, futuriste. Robert et Mireille n’auront pas connu une vraie navigation à voile, mais ils ont stoïquement supporté les relents de mazout, en équipiers flegmatiques et impassibles.


Le chantier de la marina di Roma fournit les coordonnées d’un technicien capable de réparer le génois. Encore heureux que mon italien se soit amélioré. Ce brave homme ne parle pas un mot d’anglais. Nous prenons d’assaut la basilique Saint-Pierre, construite en partie avec les fonds recueillis grâce aux « indulgences », cet impôt révoltant sur les péchés. 


La place Saint-Pierre
vue de la coupole.
Elle est explorée de la crypte avec, recherchée et fleurie, la tombe de Jean-Paul II, à la coupole avec ses quelques centaines de marches en colimaçon, en passant par le trésor dont je shunte la contemplation ébahie et déshonorante. Je préfère assister à une messe, dans une nef latérale encombrée, où le chahut des fidèles atténue quelques ronflements inopportuns ! 

Le plafond de la chapelle Sixtine.
Ce n’en est pas pour autant terminé avec le Vatican ce va-t-en-guerre, le musée et la chapelle Sixtine et son plafond de Michel Ange, peintre en bâtiment qui faisait des beaux dessins. Allez dans la paix du Christ. Il était temps, les jambes crient au scandale et les yeux sont rassasiés pour la journée. Vivement le calme du carré, le gin-tonic tonique et le bon vin d’Italie. Pour les allées et venues dans cette immense marina, les vélos sont mis en batterie. Tout indiqué par la topographie des lieux où, pour trouver les toilettes, il faut le GPS et pour voir le bout du wharf, les jumelles du capitaine Haddock ; c’est dire ! 


La marina est à une vingtaine de kilomètres de Rome. Il faut s’affuter le bus, le train et, pour finir, le métro. Le premier jour, ça déroute, mais on a vite pris le pli. L’étape découverte se poursuit avec le Colisée, archi connu, le forum romain, à deux pas, mérite d’être connu, la place Venezia, splendide. Le jus d’orange à 5 euros. Vivement la surindexation des retraites des retraités SMF (Sans Marina Fixe)


Au bateau, le technicien a fait ce qu’il fallait pour que l’enrouleur de génois fonctionne parfaitement. La facture est raisonnable : 600 euros. La bâche du sellier-tapissier est une merveille. Avec ces deux travaux, on est parés pour affronter les 60èmes mollissants.


C’est reparti pour de nouvelles aventures muséistiques. Le capitole et ses deux musées. Dans la cour, la statue équestre de Marc Aurèle domine la perspective. C’est une copie. L’original est dans le musée. A noter les pièces et tableaux remarquables : Psyché, la fillette à la colombe, le gaulois mourant, la louve allaitant Remus et Romulus, l’enfant se retirant une épine, saint Jean du Caravage, le grand amour d’Edmée.


La fontaine de Trevi
L’escalier est de Michel Ange. Qu’est ce qu’il n’aura pas fait, celui-là. J’ai cherché sans succès sa signature dans les toilettes ! Le Panthéon, immense. La fontaine de Trevi, de Salvi, baroque jusqu’aux yeux, y jeter 10 cents. C’est déjà beaucoup pour un vœu pieux. Comme tant de touristes, remplir les caméras et les caméscopes. Dîner sur la place NAVONA dont, par malchance, la superbe fontaine centrale est en rénovation. Ça gâche les vacances ! Si j’aurais su, j’aurais pas venu !

Robert et Mireille quittent le bord pour un périple qui doit les conduire à Florence, Venise et Gènes, pour ce qui est de la partie italienne.

Edmée ne veut pas quitter Rome en laissant le moindre musée, boutique, église, basilique ou même chapelle inviolé, surtout boutique. Attila ? Un enfant de cœur, à côté ! C’est reparti, vélo, bus, train, métro. « Dov'è la villa Borghèse ? » Aménagé par Scipion Borghèse, c’est, au dire de la pub, un des plus beau musée du monde. Il est vrai qu’on y admire des pièces extraordinaires. Pauline Bonaparte de Canova. Des œuvres du Bernin, à la pelle : Apollon et Daphné, le rapt de Proserpine, Enée et Anchise, Hermaphrodite endormi. Le Caravage, encore lui : Jeune homme à la corbeille de fruits, dont on dit qu’il était son petit ami intime. Le Titien : l’amour profane et l’amour sacré. Ensuite, place d’Espagne, « Che bella ! » Son escalier, la fontaine Darcaccia et l’église de la Trinité des Monts.


La course à la culture continue. Je traîne la patte ! Fontaine de Triton sur la piazza Barberini. Encore un coup du Bernin. Trois tours du quartier pour trouver la fontaine aux abeilles, toujours du Bernin mais là, il n’a pas cassé sa boite à outils de sculpteur. Il faut aimer la marche à pied, accentuée de détours imprévus. La compréhension de l’italien, ce n’est pas encore le top et, entre "destra e sinistra", il y a quelquefois sinistre confusion. Il faut monter au Quirinale, une des sept collines de Rome.


On ne peut pas venir à Rome et ne pas voir le Quirinale ! Je ne savais même pas que ça existait, ce machin. Place immense. Fontaine de Castor et Pollux. Un comble, le Quirinale est fermé jusqu’au 20 octobre. Tranquille, le 20 octobre ils ne seront plus embêtés par les touristes. Via Veneto, une des plus belles avenue de Rome. On n’a pas le temps d’admirer les boutiques.


D’abord il y en a trop et c’est trop cher et c’est marqué « Saldo » partout, ça doit pas être propre. Piazza della Republicca : magnifique. Je vais finir par manquer de qualificatifs, superlatifs et compagnie. Pas grave, je repasserai le plat ! Fontaine des Naïades devant sainte Marie des Anges et des Martyrs. Priez pour moi pauvre marcheur ! Encore un coup du Michel Ange.

Robert et Mireille


Le gin-tonic, quelle délivrance ! Le carré de Pamplemousse est bien calme, après le départ de Robert et Mireille. Ce n’est pas qu’ils étaient bruyants comme des étudiants, mais ils avaient leur place et ils manquent à l’appel du cœur. 


Vélo, bus, train, etc. Piazza del Popolo, et Dieu sait s’il y en a….du peuple ! La place débouche entre deux magnifiques églises de style baroque. Elle est surplombée par la colline du Pincio, aménagée en jardin, hyper agréable, d’où l’on domine la place, ses deux fontaines monumentales et l’obélisque piqué à Ramsès II par Auguste. La vue se perd jusqu’au Vatican. A côté de la porte del Popolo s’admire la belle église de style renaissance Santa Maria del Popolo, qui abrite une belle collection de peintures, entre autres du Caravage (Saül sur le chemin de Damas, Crucifixion de saint Pierre) et de statues du Bernin.


L’Archibasilique Saint-Jean-de-Latran, mère de toutes les églises. Seul le pape peut y "donner" la messe. Pour peu qu’il donne quelque chose, à part la bonne parole, ce saint homme, il ne faut pas rechigner. La Scala Santa, que les fidèles doivent gravir à genoux. Il ne faut pas être cul de jatte, évidemment.


Pour finir, visite du mausolée d’Hadrien, ou château Saint-Ange. Il faut reconnaître, passionnant, à ne pas manquer. Il fait face au tombeau d’Auguste dont il rappelle l’allure générale. De funéraire, le monument devint militaire. Il tire son nom d’une légende : Grégoire premier, pourtant reconnu pour être sobre comme un chameau, aurait eu l’apparition de l’archange saint Michel remettant son épée au fourreau, signifiant la fin de la grande peste et ouvrant l’épopée du glaive et du goupillon ! Du coup, la statue en bronze de l’ange, armé jusqu’aux dents, coiffe l’édifice. Il se transforma aussi en prison, puis en résidence de pape, sans apporter de modification notable à la bonne moralité des locataires ! pour finir en palais piétiné par des milliers de touristes. Petite douceur et prise de vue sur la cloche qui sonnait l’exécution des condamnés à mort. En sortant, détour vers le palais de justice. Il est surnommé « le Palazzaccio » tellement ses proportions sont énormes et ses décorations surchargées. Presqu’en face, le pont Saint-Ange, paré de statues de l’école du Bernin.


Sans hésitation, à vélo, nous allons jusqu’aux faubourgs d’Ostie où, proche de la gare, connu comme un fond de poche, se trouve un supermarché, vite dévalisé des provisions en prévision du départ.

L’objectif, lorsque nous laissons par l’arrière la superbe marina di Roma le 29 juillet à 5 heures 30, est d’atteindre Portebello, à 64 milles mais, en chemin la paresse pousse à abréger la distance. Nous faisons escale à ORTEBELLO. La profondeur à l’entrée de la marina est si faible, les indications pour prendre le chenal si aléatoires, que nous décidons de mouiller en dehors de la marina. Il nous restera 36 milles, une broutille, pour atteindre PUNTA ALA MARINA.

L’affaire est conclue sans faille, le lendemain. Dès les aussières, la prise d’eau et d’électricité en place, quête aux informations. Edmée me fait une scène pour visiter à tout prix MILAN et La Cène, avec la Scala en prime. Pris dans la senne, je ne peux que m’exécuter ! Cette fois, c’est navette de la marina, bus et train. On l’aura sillonnée, cette Italie !

La cathédrale de Milan.
A Milan, le modeste hôtel est idéalement situé à deux pas de la place qui s’ouvre sur la grandiose cathédrale gothique, symbole de ville. La place supporte, en sus, l’immense statue de Victor-Emmanuel à cheval. Le cheval est bien. Au pas de charge, visite guidée de la Scala. Un peu décevant, en comparaison de la Fenice à Venise. 


L’opéra fait relâche, vacances aussi pour la diva et le ténor. La charmante guide fait son speech en anglais et espagnol. Ça ne vaut pas le français bien de chez nous, mais les deux discours s’accoquinent pour grosso modo permettre la compréhension. Après la Scala, toujours accrochés aux talons de la bilingue, visite de la cathédrale et de la galerie Victor-Emmanuel. Un des lieux privilégiés qui concentre beauté, prestige, mode et luxe. Elle est constituée de deux galeries qui se croisent, couvertes par une verrière monumentale.
La galerie Victor-Emmanuel II




A la croisée, Edmée ne manque pas de poser le pied en tournant sur les couilles du taureau sculpté en bas relief au centre de la galerie. La légende enseigne que ce rite loyalement exécuté porte chance et accède au désir de revenir à Milan. C’est contraire à la logique : casser les baloches, en général tend à désunir tortionnaire et martyre. Il y a des myriades de maris torturés pour en témoigner ! Le tour se termine par la visite, par petits groupes, du fameux dernier repas, dont la disposition et le sexe des apôtres sont à la base du livre de Dan Brown, le « Da Vinci code ». 

La forteresse, connue sous le nom de Castello SFORZESCO, est un énorme quadrilatère, flanqué côté ville de deux tours rondes. Il abrite une pinacothèque intéressante. Une magnifique fontaine aux jets d’eau monumentaux mène au château tandis qu’à l’arrière, on peut dénicher les arènes inaugurées par Napoléon en 1808, et l’arc de triomphe dans le style parisien, pour rappeler l’axe Paris-Rome. Milan-Viareggio en voiture de location. Edmée rechigne à s’arrêter dans cette ville nulle à… vomir. En fait on y découvrira un front de mer vivant, éblouissant, bruyant, pas du tout nul.

... sa cathédrale, sa tour qui gîte...
De Viareggio, PISE, c’est à côté. Que dire de Pise ? Les adjectifs superlatifs s’essoufflent. Il faut avoir vue cette ville, sa cathédrale, sa tour qui gîte comme si elle remontait au vent au près serré, son baptistère et la meute de touristes qui l’assaille en permanence.

Le 5 août à 6 heures 30, nous quittons la marina Punta Ala pour l’île d’ELBE, que nous atteignons quatre heures après. Mouillage forain à PORTOFERRAIO. Les vélos, les sacs à dos, chaussures à la main, le tout est entassé dans l’annexe, qui déborde de partout. Visite du château Stella. Pas de quoi en faire un plat. 




La villa napoléonienne de SAN MARTINO
(Photo du net)

La villa napoléonienne de SAN MARTINO est plus curieuse pour les insatiables que nous sommes. Le retour avec les provisions en sus est une opération à haut risque. Malgré ses gros boudins, l’annexe est à ras-bord. Débarquer deux vélos quand les itinérants à voile et à moteur s’évertuent à passer et repasser pour lever un clapot indésirable, ce n’est pas une opération très cool. 




Cap sur BASTIA le 6 août à 5 heures 45. Adieu, belle Italie et ton parler si chantant.



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