vendredi 20 juin 2008

LA SICILE

Résultat de la lutte acharnée contre le chantier, Pamplemousse n'est pas prêt et j’ai réservé deux couchettes sur un ferry pour la découverte de la Sicile. Départ le 22 juin. 



Ferry vers la Sicile
(Photo du net)
Edmée, Michel et Lợi arrivent comme prévu le 20 juin, épuisés par ce trop long voyage du bout de la Terre. Par un désastreux manqué de Michel, Edmée a dû errer dans les couloirs de l’aéroport avant d’échouer dans un hôtel quatre étoiles, faute de mieux. 


Deux jours de vie à bord dans un bateau en chantier laissent un goût amer. Les vacances commencent mal. Mais la superbe côte AMALFITAINE, découpée à la tronçonneuse, escarpée en nids de roussettes, colorée à l’infini, calme les rancœurs.

 

Nuit excellente à bord. Arrivée à Catania vers 9h. Rapide tour de ville. Déception : sale, vieux, manque d’entretien. Heureusement, la vieille ville est beaucoup mieux, très belle, nombreuses églises superbes. Bon petit-déjeuner terrasse, sur la place Santa Chiara.
SYRACUSE. 
Crépuscule sur la place du Duomo
Départ en train à 17h pour Syracuse.  


Arrivés à Syracuse à 18 heures 30, il faut un moment et la vigilance d’Edmée pour réaliser que nous sommes à destination, depuis dix minutes. Encore heureux que nous soyons en bout de ligne,  sinon adieu « J’aimerais tant voir Syracuse... (Henri Salvador)» Nous flânons de rues en rues jusqu’au pont qui mène à l’île d’Ortigia, le temple d’Apollon, enfin, ce qu’il en reste, la « Piazza di duomo », magnifique cathédrale, jusqu’au « castello Maniace » bordé d’un nombre incalculable de restaurants.


Cathédrale de la
Vierge larmoyante

Le choix du restaurant est, comme toujours, laborieux. Au retour, près de la place du duomo un écran géant projette la demi-finale de foot entre Espagne et Italie. Pas facile de se choisir un camp entre ces deux pays prestigieux, connus, aimés. Le sport décidera.


La coutume veut que le lundi, les boutiques soient fermées. Quel bonheur de pouvoir flâner sans arrêts fréquents devant une bijouterie, un magasin de chaussures ou de sous et sur vêtements féminins. Il y en a une qui enrage. Il faut la retenir pour l’empêcher de fracturer les devantures closes. Elle trouve cela inhumain et menace de se plaindre à la ligue des droits de l’homme. En échange, et ça tombe bien, nous visitons la cathédrale de la Vierge larmoyante. Une Vierge pleureuse en marbre dans une bâtisse en béton qui me met la larme à l’œil. Le Caravage, en exil pour cause de duel mortel, à fait un immense tableau sur la martyre de la ville. La légende ne dit pas si elle avait séché ses larmes. Les catacombes sont fermées, c’est un comble.

CATANIA Piazza Duomo


Retour en train sur Catania. Le dernier train avant une grève. En Italie, on est toujours entre deux grèves, c’est pas comme en France ou en Nouvelle-Calédonie… Visite plus détaillée de cette belle ville. 

Au matin, direction l’aéroport, chez Easycar, qui n'avait pas enregistré la réservation faite la veille depuis l'hôtel. On se tasse dans un attelage pas plus grand qu’un coquillage. Edmée hurle à la mort. Elle envisage déjà un écrabouillamini de Calédo-vietnamiens aplatis en chair à nems par un semi-remorque.


Michel rapporte son coquillage au loueur médusé. Nous héritons d’une Punto pas beaucoup plus grosse, mais on s’y case sans avoir les pieds dans les narines et le nez sur le pare-brise. Détour chez Auchan pour se munir d’un GPS. J’aime pas. Je préfère pratiquer mon italien en arrêtant un ou mieux une quidam. Forcément c’est plus long et ça fait bouillir le reste de la bande, alors va pour le GPS.


Direction l’Etna, pour une nouvelle ascension. 




ETNA. La nature garde des droits

J’ai déjà donné. J’attends patiemment le retour des alpinistes ; Lợi redescend épluché à son tour jusqu’à l’os. Il s’est frotté lui aussi aux gravillons volcaniques plus efficaces que le papier de verre ou l’ébarbeuse (lire DE CORFOU A NAPLES EN PASSANT PAR LA SICILE)


Arrivée sans problème à TAORMINA, la ville du grand bleu de Jacques Besson. Ville tout en boutiques, en ruelles pittoresques, avec sa place centrale très animée et vue sur l’Etna qui, par chance, crache pour le plus grand plaisir des touristes une coulée de lave qui éclaire sa pente.


...dont un jeune joueur 
de flûte de 8 à 9 ans

Accrochée sur une haute falaise, Taormina domine cette mer qui a vu les allers-retours d’Ulysse à la recherche de sa ville natale. Le pauvre, il avait paumé son GPS. 


Dîner mémorable en terrasse d'un restaurant bondé, accompagnés par un groupe musical itinérant dont un jeune joueur de flûte de 8 à 9 ans et la musique tout à fait adéquate du « Parrain ». 

Je propose le lendemain après-midi la visite de Giardini-Naxos, une ville qui jouxte Taormina avec la différence qu’elle se trouve au ras de la mer. Edmée arrête notre chauffeur émérite et professionnel pour acheter un plateau en argent. 


La catastrophe commence après avoir jeté un coup d’œil sur le semblant de marina qui avait accueilli Pamplemousse l'an passé. Nous perdons Edmée et Lợi. Deux heures de recherche dans les rues encombrées. Inquiétude et stress montent en flèche jusqu’au moment où nous les retrouvons... au point de départ. Engueulade monstre, ça nous apprendra.


Très tôt le lendemain, nous quittons l’hôtel pour Messine, qui fut la dernière escale en Sicile de Pamplemousse. Visite de la belle cathédrale. Elles sont toutes plus belles les unes que les autres mais on ne se lasse pas de les admirer, même si mes convictions ont plutôt tendance à m’en tenir éloigné. J’aime à m’extasier devant la beauté de ces monuments où l’homme a mis le meilleur de lui-même pour créer ces édifices absolument splendides. Shopping acharné pour certaine, farniente déambulatoire pour les autres.


Troubadours taorminais
MESSINE est située à l’extrémité nord-est de la Sicile, sur la rive occidentale du détroit de Messine qui sépare la péninsule italienne (la pointe de Calabre) de la Sicile. La ville de REGGIO DI CALABRIA lui fait face. La construction d’un pont est prévue entre les deux rives du détroit. Elle s’étend entre la côte IONIQUE et les monts PELORITANI. La cité jouit d’un port naturel qui connaît une activité commerciale et militaire importante. Elle se développe le long de la côte en raison des collines proches à l’intérieur des terres. Ce qui en fait la ville la plus longue du monde.(Wikipedia)

 


Il duomo da MESSINA

Le campanile de la cathédrale est d'un style remarquable. Il faut y être à midi tapant. C’est l’heure où les automates se mettent en mouvement sous l’Ave Maria de Schubert. L’attraction  attire une foule de touristes, pourtant peu nombreux car la ville est méconnue. Elle mérite mieux. Le soir, dîner dans une très belle pizzeria sur la hauteur, jouxtant l'église du Cristo Re, que nous n'avons pas pu visiter à cause de ses horaires réduits d'ouverture au public. La vue sur le port est fantastique. Le repas et le vin irréprochables. Par contre, le tiramisu fait plus que triste mine. Produit industriel qui doit sortir du congélateur où il a épuisé toute sa jeunesse et ses arômes. Le maître d'hôtel, bon prince, ne discute pas, le déduit de la note et nous offre le digestif à la place. Le tiramisu étant le péché mignon de plusieurs d'entre nous, nous garderons longtemps le souvenir de celui-là.


  

Sanctuaire de TINDARI

Le lendemain, en route pour les îles LIPARI, via MILAZZO. Le ferry nous embarque le temps de parquer la voiture. Accostage à Lipari, en face le volcan de VULCANO que j’ai également déjà piétiné l’année dernière. Petite ville touristique grouillante de vie et de monde.  Tour de l’île en voiture de location, puis retour en ferry sur Milazzo avant de reprendre la route jusqu’à Tindari, où nous attend une des plus remarquables basiliques qu'il nous ait été permis d’admirer. Elle est récente, sinon moderne, construite de 1957 à 1975. Elle prouve que le monde moderne est encore capable de créer des monuments de grande beauté. 

 



Direction PALERME. L’autoroute est encombrée tel un chemin vicinal envahi par les vaches du pré voisin. Patience ! Nous sonnons à l’hôtel à une heure impossible. C’est une sorte de pension de famille, qui fait restaurant. Ça tombe bien, on meurt de faim. La cuisine est rustique mais copieuse.

 


PALERME est le chef-lieu et la plus grande ville de Sicile. Elle compte 720.000 habitants. Elle se situe sur la côte nord de l’île et se déploie sur la CONCA D’ORO, la coquille d’or. Le Monte Pellegrino domine la ville de ses 606 mètres d’altitude.(Wikipedia)

 


C’est une ville extraordinaire. Les magnifiques monuments sont nombreux. Le baroque a sévi ici largement, en particulier avec la cathédrale SAN DOMENICO. Le carrefour des Quattro Canti (littéralement "les quatre chants), centre névralgique de la ville est le carrefour qui sépare la ville en quatre quartiers. Chaque portion de la ville est placée sous la protection d'une sainte patronne, Agathe, Christine, Nymphe et Olive. La piazza Pretoria porte en son centre une grande fontaine circulaire surnommée la fontaine de la honte à cause des représentations dénudées des nymphes qui la décorent.




PALERME. Le théâtre Massimo

Le théâtre néoclassique MASSINO, le troisième plus grand d’Europe après ceux de Paris et de Vienne, servit de décor au film "Le Parrain".

 


La ville est attrayante également pour son shopping, ses musées, ses curiosités : le théâtre des marionnettes est remarquable mais terriblement poussiéreux. Pas recommandé à ceux qui souffrent d’asthme.



Il faut aussi rendre visite au cloître (chiosco) et la cathédrale de MONREALE, une splendeur de mosaïques et de marbres, beaucoup plus belle que celle de Palerme. Le cloître est splendide. La visite est passionnante. Nous avons passé plus de trois heures à admirer le cloître, la cathédrale, les trésors, sans voir le temps passer. 







Le cloître de MONREALE




La cathédrale SANTA MARIA LA NUOVA, d’architecture normande, construite à la demande de Guillaume II entre 1172 et 1176 unit des styles de l’Europe du nord et de l’art mauresque. 



Retour à l'hôtel. Il faut s’organiser pour descendre les bagages sur le port, rendre la voiture, et revenir au port pour prendre le ferry. Par bonheur, la compagnie de location a son bureau sur le port. Ce port est cependant si grand qu’il nous faut traîner les bagages sur des kilomètres jusqu’au ferry, entre les semi-remorques et les élévateurs qui foncent à toute allure. 



Le départ de Palerme au crépuscule, du haut du ferry, est une image qui restera gravée dans nos mémoires, comme cette magnifique ville de Palerme et globalement la Sicile que nous chérissons, tant nous avons apprécié la gentillesse de ses habitants. Nous reviendrons un jour. Qui sait ?



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