jeudi 31 mai 2007

DE BRINDISI À VENISE



DE BRINDISI  À  VENISE



Cet article commence à BRINDISI, Italie
Le 2 juin 2007
Mes coéquipiers sont Michel BESNIER puis, à terre, Edmée puis Renée et Jean-Claude HIREL

Avec Michel, je ne manque pas d’occupation, en attendant la relève de Jean-Claude Hirel, qui arrivera le 31 mai. Un bagage s’est perdu dans les méandres des couloirs d’Alitalia. Ce désagrément donne à Michel l’occasion de mettre en pratique son italien. Il lui faut garder un calme olympien pour affronter les vains allers-retours à l’aéroport et s’entendre répéter : « Il arrivera par le prochain vol, en provenance de MILAN » Que diable avait-il été faire à Milan ? Il le récupérera finalement à ANCONA. Joli détour !

Libération, 31 août 2009 : Pour l'heure, trois amendes de 2.000 euros (!) viennent d'être infligées à Alitalia par l’Enac (l'autorité italienne compétente en matière d'aviation civile) pour le non-respect des standards en matière de livraison des bagages et le retrait des licences de certaines sociétés chargées de la gestion des valises (ici, on dit "handling") a été annoncé. 



BRINDISI
(Photo du net)

BRINDISI, compte 90.000 habitants, et est située dans les POUILLES en Italie méridionale. Elle est célèbre depuis l’antiquité. Son port en cornes de cerf en fait le seul vraiment protégé de la côte adriatique. La seule ville d’Italie à avoir été sous domination ottomane. Le sultan Mehmet II avait envisagé d’en faire une base militaire pour s’emparer du siège papal. La mort subite du sultan mit fin à ce projet. Sa proximité avec l’Albanie et la recrudescence des trafics de contrebande et d’immigration clandestine en font un lieu particulièrement surveillé par les carabinieri. 


BINDISI, corso Garibaldi

Vendredi 1er juin, 19 heures, départ pour BARI, à 60.8 milles. Navigation de rêve. Vent de travers 15 nœuds. Mer plate comme l’eau du même nom. Le tout agrémenté d’une lune éblouissante et du scintillement des mille feux de la côte. Fi de marina. On s’installe d’autorité le cul au ras d’une longue jetée occupée par quelques embarcations déconfites de pêcheurs. Les vélos en action, la ville est à notre portée.


 CRÉPUSCULE SUR BARI

BARI. Ville de 300.000 habitants, chef-lieu des POUILLES, sur la côte adriatique. Le centre historique est dénommé Barivecchia «vieille Bari » Sa basilique abrite les ossements de saint Nicolas dérobés à MYRE au XIème siècle, connus pour suinter la Manne, fameuse huile sacrée.


Sur le chemin, nous faisons la connaissance de sympathiques Baresi, qui nous offrent le café. L’entraînement à la pratique de l’italien est à son apogée. Le cœur de la ville ne présente pas un intérêt extraordinaire. Je n’y viendrais pas en voyage de noces ! On ne s’y attarde pas. Dès le lendemain 16 heures 30, départ pour PESCARA, à 142 milles.


Un terrible orage nous poursuit. Le tonnerre devient de plus en plus assourdissant tandis que l’écart entre l’éclair et le déclenchement du roulement monstrueux de tambour se rapproche. Une pluie dense arrose la mer, noire, qui n'a plus rien d'adriatique ni de sympathique, comme notre angoisse.


Orage en mer
(Photo du net)

Je crains la foudre. Les lumières de la côte sont depuis longtemps effacées par la colère de Zeus. J’éteins tous les appareils électroniques, ne gardant que le pilote et le détecteur d’écho radar. L’orage nous dépasse et nous abandonne enfin.


Nous accostons le dimanche 3 juin à 23 heures. A cette heure, la fatigue aidant, j’hésite à entrer dans le port, qui paraît encombré et pour tout dire mal foutu. J’opte pour la prudence et mouille à l’extérieur, dans huit mètres d’eau. Evidemment, le reste de la nuit n’est guère confortable. Au petit jour, la marina s’avère être un port de pêche, où quelques rares voiliers cohabitent.


PESCARA, le port, de nuit.

Après interrogation d’un quidam qui fait son jogging matinal, nous réalisons que nous ne sommes pas à PESCARA mais à ORTONA, à 12 milles au sud de notre destination. Pourtant, ça se finissait bien en A.  Petite méprise, sans conséquence cette fois. A ne pas répéter. Je te fais un demi-tour impeccable, une marche arrière à la Prost. Même le chien, errant sur le wharf, applaudit des quatre pattes. 


PESCARA est une ville de 120 000 habitants, au centre d'une zone métropolitaine de 400 000 habitants environ, de la province du même nom, dans les Abruzzes en ItalieLes premiers habitants se sont établis sur le site dans l'Antiquité, sur les rives du fleuve Aterno-Pescara, près de l'embouchure, formant une ville nommée Vicus Aterni, puis Aternum et Ostia Aterni. Vers l'an 1000 la localité prit le nom de Piscaria, en référence à cette zone très poissonneuse. Le fleuve fut aussi nommé Piscarius. (Wikipedia)


A vélo, nous dénichons un loueur de voitures. Michel n'a rien à se mettre et veut aller récupérer sa valise à Ancona. Il fera un détour par Rome, qu’il ne connaît pas. Ce n'est guère loin, juste la botte à traverser. J’en profite pour réparer le projecteur de pont qui a rendu l’âme il y a une éternité passée.

17 heures 30 jeudi 7 juin. Plein de mazout et d’eau, direction ANCONA, à 82 milles. Nous y arrivons le lendemain en milieu de matinée. Las, entre temps c’est l’échosondeur qui bat de l’aile. J’en ai ma claque, de ces pannes à répétition. Il est vrai qu’il affiche vingt-cinq ans de bons et loyaux services, même si, ces derniers mois, il donnait des signes de fatigue extrême, au point de réclamer l’extrême-onction.


Ancona, centre-ville

Je prends rendez-vous avec la cale de halage pour le mardi 12 suivant. En attendant, cap au sud, sur un mouillage forain que j’ai repéré dans une baie bien abritée : PORTO NUOVO. Ce mouillage s’avère un véritable parc à huîtres et moules sauvages. Nous en faisons des orgies. Ça sent la moule… frites, dans Pamplemousse.


Ancône (en italien Ancona) est une ville d'environ 103.000 habitants, capitale des Marches et chef-lieu de la province d'Ancône en ItalieAncienne ville fortifiée au riche passé gréco-romain et religieux médiéval, Ancône possède un port actif sur la mer Adriatique.






Piazza Plebiscito


Le bateau de nouveau au sec, j’en profite pour changer non seulement l’échosondeur mais aussi le loch, qui survit depuis la même époque. Un jeune homme entre en conversation pendant que la grue soulève Pamplemousse. Il est albanais. Fortunato devient vite notre guide-conseilleur-dépanneur en tout genre. Nous le suivons à fond la caisse à travers les rues d’Ancona sur son vélo rudimentaire. Il jongle à travers les voitures tout en saluant les uns et les autres, en se retournant pour nous donner des explications ou faire des commentaires tout en composant éventuellement des numéros sur son portable. Rien ne l’arrête. Les sens interdits, les feux, tout ce bazar, il ne connaît pas. Il prend les passages cloutés quand ça l’arrange, les trottoirs quand la route est encombrée. Les sens interdits pour gagner du temps.  Nous le suivons la sueur au front et les guibolles flageolantes. Sacré Fortunato ! C’est le roi de la peinture et des traitements de carène. Ce n’est pas le courage qui l’étouffe, mais il nous a pris à la bonne. Il nous parle avec émotion de l'Albanie, son pays. M’invite à y escaler car c’est le plus beau pays du monde. Il y est né, alors je le crois.

ANCONA, duomo di San Siriaco

Jeudi 14 juin 16 heures, la darse et la marina sont derrière nous. Fortunato ne veut plus nous quitter. Il fait de grands signes d’adieu. Comme la marionnette à la fin du film, il devient tout petit sur son vélo pourri. Petit bonhomme mais grand cœur.

Cap sur Venise mais, Ô Rage, Ô Désespoir, Ô Vieillesse enne... je découvre une fuite au niveau de l’échosondeur. Ronds dans l’eau, appel haut-débit et en couleur et cinémascope au chantier, en VHF. Je goûte l’eau : douce, comme une peau de bébé. C’est le trop plein du remplissage de la réserve. Pardon monsieur du chantier. Une heure de perdue ! Dernière nuit en mer avant Venise. Le vent est bon plein, la nuit est douce, Michel a cuisiné un dîner royal pour fêter notre arrivée dans la cité des doges. Il n’a jamais failli malgré le vent, l’allure, la mer désagréable. Il a toujours cuisiné des plats raffinés.



DIPORTO VELICO VENEZIANO
(Photo du net)

J’ai le cœur serré en embouquant le canal qui mène à la célèbre lagune. Stress de me planter sur un des hauts fonds qui pullulent. Il y a si peu d’eau dans la vase de la lagune. Stress d’atteindre cette ville mythique. Stress de trouver où loger la lourde carcasse de Pamplemousse. Après une valse hésitation dans des canaux de plus en plus étroits, nous optons pour la seule marina digne de ce nom, il DIPORTO VELICO VENEZIANO à Santa Elena, à l'extrémité est de la cité. Elle date de 1950 ! Le vent est de travers, comme de bien entendu, le fond au ras de la quille. L’échosondeur devient farfelu avec des indications de zéro à neuf cent quatre-vingt-dix mètres. L’espace pour manœuvrer est minuscule. Après plusieurs tentatives pour faire reculer mon dinosaure dans le paddock, je décide d'entrer proue en avant. Le problème, c’est pour descendre et monter à bord. Pire que l’escalade des Grandes Jorasses.


SAN GIORGIO et sa petite marina,
vue du campanile San Marco

C’est du provisoire. Demain matin, avant que le vent ne se lève, nous lui ferons faire un demi-tour-droite. Michel est volontaire pour prendre le vaporetto jusqu’à la belle marina de SAN GIORGIO super bien placée, face à la place SAINT-MARC où, paraît-il, les bonnes langues qui traînent sur les wharfs de Bodrum et d’ailleurs, m’ont signalé qu’à cette saison la marina se vide et qu'on peut y trouver refuge.


L’information est bonne, sauf que la course croisière Venise-Corfou a attiré un nombre important de voiliers de partout et qu’à ce moment précis, il est impossible de caser le moindre petit optimist. Retour à la place Saint-Marc, pour un dîner dans un restaurant chic que Michel avait expérimenté durant un précédent séjour. Il faut dire que le Michel a du sang italien et qu'il parle très bien.

Au réveil, le lendemain, surprise. Pamplemousse est planté dans la vase. Par contre, la jetée est à bonne portée. Quelques heures plus tard la marée nous autorise la manœuvre projetée. A Venise, le marnage dépasse le mètre. Encore heureux que nous soyons arrivés par hasard à bonne marée.


J’accompagne Michel à l’aéroport où j’y récupère ma femme et lui une voiture de location pour aller vivre sa vie.


DAVID

Pas de temps mort ; dès le lendemain, nous prenons le train pour FLORENCE, où nous faisons une cure de musées, églises, galeries. La ville elle-même est un musée. Souvenir le plus marquant, le David de Michel Ange. Somptueux.


Retour au bateau pour accueillir mon équipier Jean-Claude et son épouse. Ils arrivent à une heure pas possible. La compagnie ALITALIA, fidèle à elle-même, a paumé un bagage. Question d’habitude. On connait la musique et la procédure. Malgré le bagage manquant, ils sont surchargés.


Explication : ils arrivent d’Israël et repartiront pour Paris. Jean-Claude ne lâche pas son sac de golf, qui fait à lui seul un bon quarante kilos. Ce n’est qu’une paille sur l’ensemble. Il eût fallu prévoir une caravane de chameaux. En attendant, nous faisons les sherpas mariniers. Il n’y a pas loin du kilomètre entre la station du vaporetto et la marina. Pliés en quatre sous la charge, nous avançons comme des poilus baissant la tête sous la mitraille.


Encore heureux que les femmes aient eu l’idée d’emprunter «il carrello» de la marina pour finir le chemin de croix ! Au pied de la passerelle, le tour de reins n’est pas loin ! Au bout de quelques jours, les circuits en vaporetto nous sont aussi familiers que le métro parisien. Bien que nous y soyons comme poissons-chats en lagune, il faut se résoudre à quitter cette Venise envoutante. Destination LIGNANO.


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1 commentaire:

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