lundi 23 août 2010

LARACHE



LARACHE



Cet article commence à LARACHE, Maroc
Le 23 août 2010
Mes coéquipiers sont Edmée, Alice et Patrice HASSANI

Le 12 août à 14 heures, nous entrons dans la baie de LARACHEpour couper le trajet sur RABAT. Nous avons bénéficié d’un vent léger et d’une mer plate, confortable. La vitesse n’était pas celle de l’éclair, mais suffisante. Il restera 80 milles à courir pour atteindre l’objectif.

LARACHE au Maroc se situe près des ruines de Lixus, port carthaginois, et romain sur l'autre rive du fleuve Loukkos. A la fin du Moyen Age, Larache fut fondée à la suite de la conquête arabe. Des documents portugais du XVème siècle citent Larache comme le port majeur du Maroc, mais en 1491, les Portugais dépeuplèrent la ville, qui resta vide jusqu'à ce qu'elle soit reprise par le sultan de Fès, Mohamed es Saïd ech Sheik, qui bâtit une forteresse au-dessous du fleuve Loukkos et fortifia le port. Pour longtemps, les tentatives de conquête par Portugais, Espagnols et Français ne réussirent pas. La kasbah, bâtie en 1491, devint une forteresse des pirates. Enfin, les Espagnols prirent la ville en 1610, et la tinrent jusqu'en 1689, seulement toutefois en gérant le port. Moulay Ismail la reprit en 1689. (Wikipedia)


PAMPLEMOUSSE ET SON GARDIEN
À LARACHE
Nous mouillons à l’écart de la ville. Patrice préfère rester à bord pour garder le bateau. Ça grouille de gamins qui traînent dans tous les coins. Arrivée au port difficile. L’annexe doit louvoyer entre les embarcations de pêche et de plaisance, toutes à moteur, évidemment, et les bouts qui flottent partout entre deux eaux sont un piège mortel pour les hélices. A peine débarqués, un homme nous informe dans son bel uniforme que nous ne sommes pas autorisés à mouiller là où nous sommes. " Il y a trop de trafic de drogue ! assure-t-il. – Il vous faut venir au port ! " Ce disant, il nous montre un espace exigu, coincé entre une multitude d’embarcations. Tout à fait inapproprié pour le gros Pamplemousse.


Je suis calmé des manœuvres hasardeuses. Je refuse, expliquant que si j’avais le malheur de m’engager dans ce labyrinthe, je ne pourrais pas en ressortir sans provoquer des dégâts aux embarcations voisines, et à la mienne de surcroît.
" Dans ce cas, vous ne pouvez pas rester ! – Dans ce cas nous partirons ! reçoit-il en réponse. J’ajoute : - Nous dinerons avant ! "
LA FORTERESSE DE LARACHE
Retour à la maison-mère. Conciliabule. Nous partirons, mais il n’y a pas le feu au lac. Douche, dîner, ça prend du temps. Visite d’une délégation portuaire, qui insiste pour que nous allions au port. Nouveau refus, argumenté. A la limite de la perte de patience.

Nous partons à la tombée de la nuit. Dès hors de la protection de la jetée d’entrée, une forte houle nous accueille. Je me dis qu’une fois au large, la mer sera plus plate. Hélas, plus on s’éloigne, plus la mer se creuse. Pis, la houle est croisée. Le vent faible qui nous accompagnait s’est fait la malle. Pas un souffle qui permettrait d’envoyer une voile, sinon pour avancer, du moins pour stabiliser cet horrible roulis. Jamais je n’ai vu Pamplemousse se dandiner de cette façon, comme un fétu de paille.

Impossible de sortir du cockpit. Il faut être vigilant pour descendre dans le carré, et s’accrocher à deux mains pour éviter d’être propulsé à droite ou à gauche. Des objets s’entassent dans tous les coins du carré. J’ai vérifié que tout soit fixé partout. Il faut patienter. Quelle heureuse prémonition nous a fait dîner avant de partir ? Patrice et Alice se sont enfermés dans leur cabine. Je me demande comment ils arrivent à tenir sur la couchette. Edmée tient le coup. Sur le coup de minuit, le mal de mer la surprend. Elle rend le trop plein, et reprend sa veille comme si de rien n’était.

Patrice vient veiller un moment. Il n’a pas la forme des grands jours mais tient la secousse. Vers une heure du matin, l’annexe se détache. Elle pend lamentablement en faisant des allers-retours à tout casser entre les supports. Je n’en mène pas large pour sortir de l’abri du cockpit. Une main pour la manœuvre et une pour rester à bord. C’est épuisant,  inconfortable, difficile. Je réussis tant bien que mal à immobiliser l’annexe, mais un des boudins s’est crevé pendant la manœuvre en heurtant violemment le support de l’iridium. Le résultat n’est pas beau à voir. Je réintègre le cockpit avec délectation.

Les cargos nous laissent tranquilles. Ils passent lentement au large, qui dans un sens, qui dans l’autre. Une lumière proche inquiète Edmée. Je la rassure : c’est pas un cargo, c’est un voilier. Il va plus vite que nous, et probablement également à Rabat.

LA BARRE DU PORT DE RABAT
(Photo du net)
Le jour se lève sur une mer démontée et chaotique. Pour se faire un café dans ces conditions, il faut être champion. Pour ce genre de situation lamentable, j’ai un dispositif à toute épreuve : un nescafé tout prêt, il n’y a qu’à ajouter de l’eau chaude et sortir un paquet de biscuits. Ce n’est déjà pas si simple, mais ça remonte le moral. En fin de matinée, nous sommes devant la passe. Une barre empêche toute entrée dans le port de Rabat.

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