mardi 23 août 2005

DE GALLE À COLOMBO


DE GALLE À COLOMBO 




Cet article commence à GALLE, Sri-Lanka 
Juin 2005
Mes coéquipiers sont 
Norm† , Gilbert GAMBARDELLA, étape terrestre

Gilbert et Norm ont décidé de prendre l’avion, l’un pour NOUMÉA, l’autre pour SYDNEY. Après avoir essayé d’acheter leurs billets sur place, ils ont dû y renoncer. Il fallait envoyer les passeports à Colombo et payer en liquide. 

Je les accompagne jusqu’à COLOMBO. Quand nous voulons sortir du port avec des bagages plein les bras, les douaniers nous arrêtent. Il faut se plier à une des formalités aussi chiantes que nombreuses. Pas question de transiger. Nous avions prévu de prendre le train (95 Francs CFP - moins de 1 Euro). Le train part sans nous. 



Nous nous rabattons sur le bus. Un tuk-tuk nous dépose dans une gare routière surchauffée et surpeuplée. Aucun mal à trouver le bon bus dans cette foule bruyante. Il suffit de remonter le hurlement à la source : Colombo ! Colombo! Colombo! Nous nous entassons à cinquante dans un bus de trente places hyper climatisé. Bagages sur les genoux, jusqu’au cou.


NOUS NOUS RABATTONS SUR LE BUS

L’allée aussi est bondée jusqu’au marchepied. « Tu comprends pourquoi les accidents de bus dans ces pays font autant de victimes. C’est pas des cadavres qu’ils désincarcèrent, c’est de la bouillie ! dis-je. - Arrête tes conneries » répond Gilbert pas très rassuré. Il est coincé entre le chauffeur et le pare-brise. Enfin, on embraye. Sur les chapeaux de roues. Rapidement, nous réalisons qu’il n’y a pas un chauffeur aux commandes mais un fou furieux, un obsédé de la vitesse et des queues-de-poissons, un loufoque du dépassement en troisième position, un malade du klaxon. Il est temps de recommander notre âme à Dieu. S’il en veut ! En toute logique, nous ne sortirons pas vivants de cette aventure. La clim nous glace les os jusqu’à la moelle. Mais, est-ce bien la clim ?

COLOMBO
Après trois heures cauchemardesques, notre diligence entre dans une ville grouillante, dans une circulation de plus en plus dense et désordonnée. Autobus, piétons, tuk-tuk, marchands ambulants tirant ou poussant leur carriole débordant de fruits exotiques ne font plus qu’un flot mélangé. Mes deux compagnons décident rapidement de prendre au plus court et au plus facile. Chargés comme des mules, ils s’entassent dans un  tuk-tuk, direction l'aéroport. 
Ils comptent y dormir en attendant leur vol respectif. Inquiet de m’abandonner sur le tas, Gilbert me lance, en me serrant chaleureusement une main que j’ai peine à libérer : « Et toi, qu’est-ce que tu vas faire, maintenant ? - Casse pas la tête, je vais me débrouiller ! » Je ne peux décemment pas lui avouer mon bonheur - justement indécent - de me retrouver de nuit dans cette ville inconnue, perdu dans un quartier populaire et populeux. Je ressens une joie profonde, un bonheur indéfinissable, un sentiment de liberté totale. Je respire un grand coup et m’enfonce sans but dans cette foule bruyante et odorante, quelquefois malodorante quand les relents d’égouts le disputent aux parfums de fruits tropicaux, mangues, ramboutans, durians et celui de l’encens marié à la marijuana. 
RAMBOUTANS
(Photo du net)
La cuisine, tellement épicée qu’elle vous brûle les yeux rien qu’à la regarder, préparée au bord d’un trottoir. J’achète 15 roupies une sorte de beignets à la viande et une galette aux œufs qui me mettent le feu aux tripes.
Je rode parmi les étals bigarrés de tissus, bijoux, habits, chaussures et autres. Les regards étonnés, souvent souriants, de cette foule uni-race, uniforme dans des saris crasseux ou des pagnes bonziformes me suivent comme une bête de cirque. Je suis le seul occidental à cent mille personnes à la ronde. Rarement, c’est un œil mauvais, fuyant, hostile qui se jette sur ce martien en jeans, baskets, tee-shirt, sac-à-dos avec dedans un slip propre, une boite de capotes et un chapeau de cow-boy (c'est pour les coups de lune) à la Crocodile Dundee. Alors mieux vaut passer son chemin.


Un panneau lumineux m’attire : HÔTEL. Le prix m’épate : 750 roupies (6 Euros) pour la chambre "top quality", quatre Euros pour le menu fretin. Je demande à voir. C’est tout vu.  Crocodile Dundee se réfugie sans vergogne au "Continental Colombo" quatre étoiles, mais pas quatre euros.


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