DES EQUIPIERS : GILBERT GAMBARDELLA

DES ÉQUIPIERS : 
GILBERT GAMBARDELLA

Avec femme et enfants, nous sommes en NOUVELLE-CALÉDONIE depuis vingt-huit ans. Né en Kabylie, propulsé par les caprices de l’histoire à l’île MAURICE puis par ceux de l’Alliance française à MONTEVIDEO en URUGUAY. Je suis arrivé à NOUMÉA en septembre 1978. Avant d’embarquer sur Pamplemousse, je n’ai eu qu’une seule fois l’occasion de rencontrer Charles Deschamps, au cours d’un tournoi de golf pendant lequel nous n’avons guère échangé que nos cartes de score. 

GILBERT A DELLYS

Peu de temps avant qu’il soit sérieusement question que j’embarque avec lui, il m’avait dédicacé son premier livre "La peur en prime". Je l’avais lu avec beaucoup de plaisir et il m’avait laissé l’impression d’être, plus qu’un récit d’aventures, la confession de quelques erreurs de jeunesse. Une au hasard m’a beaucoup amusé : il avait hissé à l’envers le pavillon australien pour se présenter aux autorités portuaires de ce grand pays de marins susceptibles. Avant d’embarquer sur Pamplemousse, je m’étais persuadé que l’âge et l’expérience avaient du mûrir cet amoureux des aventures maritimes. Je me trompais lourdement.

GILBERT ET LES OURSINS

Tout au long de ces sept semaines de vie ensemble et de navigation, j’ai souvent retrouvé le skipper de Yashodara son Challenger Scout des années soixante dix. Je te laisse, Charly, la lourde tâche de publier le carnet de bord où sont consignés jour après jour, les différents moments de cette belle aventure. Je me contenterai de raconter une anecdote pour le cas où elle t’aurait échappé.  

RETOUR

Je te revois à Galle, dans la cabine exiguë d’un distributeur de billets, tenter d’escroquer des roupies Sri-lankaises à une banque saoudienne avec une carte de crédit American Express qui ne pouvait pas servir à sortir du cash.

GILBERT ET SES SOUVENIRS

À un croisement de cargo près, on doit difficilement trouver dans le grand monde de la plaisance deux équipiers de nos âges qui se soient si bien entendus et complétés. Mon grand regret est de ne pouvoir poursuivre l’aventure avec toi. Le bateau confié à nos deux meilleurs équipiers Géonav et Pilote, quand nous lâchions nos bouquins, nous avons eu de longues conversations au cours desquelles nous avons évoqué notre enfance, toi à La Foa, petit sauvage dans ta brousse et tes rivières. Moi en Kabylie dans ma pinède du BOU HARBI ou sur les bords de ma chère Méditerranée. Nous avons tous les deux à l’adolescence adhéré aux Auberges de Jeunesse, que tu as fréquentées en Nouvelle-Zélande et en Australie, moi quelques années plus tôt en France et en Scandinavie où pieds-noirs nous montions pour draguer. 

Tu as montré beaucoup d’intérêt pour ma KABYLIE et pour cause, une personne qui t’est très chère y a des ancêtres. Mon Algérie avec ses Arabes et ta Calédonie avec ses Kanaks ont une histoire pleine de points communs et nous nous sommes réjouis tous les deux à l’idée qu’ici avait pu être évité de justesse le drame de là-bas. Il y a eu la cuisine de Norm…, nos pêches miraculeuses…, nos duos sur des airs anciens…, tes tentatives obstinées pour entrer en communication avec « Flamme, Flamme, Flamme… » Tu me rappelais Serge Lama ! Ce fut mieux que le Club Med avec une seule petite différence, à l’heure des repas, nous ne nous précipitions pas sur le buffet.

IL S'EN EST TANT PASSE... 

Enfin, il y a eu Colombo, Colombo, Colombo… mais c’est une autre histoire. Un grand merci Charly pour cette page de vie qui restera pour moi parmi les plus belles. Hasta Luego Amigo !

TEXTE DE GILBERT, 
PHOTOS DE SON RETOUR A DELLYS CHOISIES PAR MICHEL©

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