dimanche 15 août 2010

ROTA OU FROID L'ACCUEIL !

ROTA OU FROID L'ACCUEIL !



Cet article se déroule à ROTA, Espagne
Août 2010
Mes coéquipiers sont (est) Edmée

Nous ne savons pas trop où aborder. Un wharf nous tend les bras près d’une pompe à essence. On fixe les amarres. Je descends prendre des informations. Pas un chat à notre rencontre. Pas un marinero pour nous indiquer la marche à suivre et le ponton avec notre emplacement. Curieux. Pourtant, j’ai fait téléphoner par il Puerto America pour réserver une place aujourd’hui. Pamplemousse ne peut pas être passé inaperçu. A moins qu’un gaz toxique ait anéanti l’ensemble du personnel, je ne trouve pas d’explication à cette désolation silencieuse. Je cherche l’office. Je cours jusqu’au bout de la rue.

ROTA se trouve au nord de la baie de CADIX. L’une de ses constructions les plus emblématiques est le CHATEAU DE LUNA, construit au XIIIe siècle. Aujourd’hui il est le siège de l’hôtel de ville et de l’office de tourisme. Autre monument remarquable : l’EGLISE DE LA CARITAD ou SAN JUAN BAUTISTA de style baroque et l’église de SAN ROQUE qui abrite l’image du saint patron de la ville. La localité compte un terrain de golf et deux plages urbaines.
De tradition marine et agricole, ROTA a acquis une nouvelle physionomie plus urbaine et cosmopolite depuis l’installation de la base navale américaine.

PLAGE URBAINE A ROTA
On m’indique la direction en sens contraire. Je suis passé à côté sans réaliser que le bâtiment à côté de la station de carburant abritait les bureaux de la marina. J'entre par la première porte qui me tombe sous la main. Malheur, c’est le bureau de la chef ! Je me fais traiter comme si j’avais commis un crime.

Avec mon espagnol de caniveau, encore pire que mon anglais, je commence à poser les questions qui s’imposent. On me répond dans un espagnol parfait, mais à une rapidité de mitraillette. Je demande à ralentir le débit jusqu’à devenir un long fleuve tranquille. Peine perdue. Aucun effort mais, surtout, aucune réponse à mes questions, posées dans le vide. Combien coûte le séjour ? Y a-t-il un prix pour un séjour d’un mois ? J’essaie d’expliquer que mon séjour fera plus de trois semaines mais que, s’il y a un prix, je peux rester au-delà d’un mois, quitte à aller visiter une région environnante. Ce serait l’occasion où jamais. 


J’ai l’impression qu’on me reproche de vouloir parler espagnol. Curieux. Ailleurs, la tendance est plutôt à la franche rigolade ! Bref, je finis par perdre patience et à hausser le ton. Rapidement, je zappe sur l’anglais où je peux confronter mon débit avec celui de mon interlocutrice. Je demande un aide pour positionner le bateau à la place qui me sera indiquée. Pas de réponse. J’abandonne. 


Je reviens plus tard. La préposée - mignonne au demeurant - à changé de tactique. Elle me parle par le truchement d'une cliente, qui interprète à un rythme décent. Le dialogue se poursuit sans que la préposée daigne jeter un regard sur moi. Peut-être craint-elle d’être contaminée par mon souffle diabolique. Je rentre au bercail furieux.

LE PORT DE ROTA
La prise de courant connectée au bateau n’est plus alimentée. Je me branche sur une prise en face et je vais signaler l’anomalie, en indiquant que je pars dans deux jours et ne peux pas laisser le bateau avec un fil qui traverse le ponton. Inévitablement, il serait débranché et je perdrais l’ensemble de mes provisions. Réponse : " Nous n’avons pas de dépanneur disponible. Il viendra lundi. " J’ai compris. 


Je rentre et j’explique à ma femme que nous devrons ne laisser qu’un frigo qui tournera sur l’éolienne et les panneaux solaires.

Le samedi, dans l’après-midi, pour nous délasser des travaux sur le bateau, nous allons à Cadix avec le ferry. Vingt-cinq minutes de trajet. Promenade à pied dans Cadix, mais tout est fermé. Retour en bus. Même prix mais trajet d'une heure et demie, et le bus nous laisse à la gare routière, à trois kilomètres de la marina. J’envoie l’information aux Toulousains.

Le dimanche 11, l’Espagne s’apprête à vivre une soirée d’enfer, ou de paradis, selon le résultat. Finale de la coupe du monde entre l’Espagne et les Pays-Bas. L’ambiance est électrique. Les conversations bloquées sur le sujet. Nous sommes dans le bar face à la marina. Il est bondé au-delà de l’imaginable. Nous assistons au but qui délivre l’Espagne entière de ce suspens éprouvant. C’est un déferlement dans le bar, dans la marina, dans le pays entier. Nous sommes heureux pour l’Espagne, qui le vaut bien.

Il nous faut prendre le premier ferry, car le train ne nous attendra pas. Je tiens à faire une réclamation pour l’accueil reçu par le personnel de la marina, qui ne mérite pas d’être espagnol, mais je n’ai pas le temps de finir. Mon épouse, qui n’aime pas être en retard sauf quand elle se maquille, me harcèle pour que je mette un terme à mon bavardage gribouillatoire. 


Je laisse la missive incomplète en l’état. De toute façon, je me doute bien qu’elle n’aurait aucun effet.

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